Du tribalisme institutionnel de bas niveau vient une fois de plus de frapper la fonction publique congolaise avec le recrutement très discret de 1300 jeunes d’un même département qu’est celui de la Cuvette. Ces nouveaux fonctionnaires sont en grande partie de la Cuvette Centrale dont le noyau dirige le Congo. Le ministre du tutelle qui est aussi du dit département serait impliqué dans cette fraude administrative alors qu’il bloque depuis des années nombreux dossiers.
On a vu des jeunes sans espoir s’aligner devant les centres de recrutement de la gendarmerie qui représente avec la police les plus grands employeurs du pays. Ce cri de désespoir de la jeunesse congolaise est la conséquence des obstacles rencontrées pour l’accès à la fonction publique.
Le tribalisme s’étant érigé désormais en critère principale pour se faire embaucher dans l’administration publique qui est pourtant de tous les congolais, les ministères reflètent l’origine de leur chef. Quand le ministre est par exemple du Pool, son cabinet est bourré de ses frères du coin.
Depuis qu’il est revenu aux affaires en 1997, Denis Sassou Nguesso est dans la logique de la domination Mbochis. C’est ainsi le nord domine dans les forces de défense et toutes les directions des entreprises d’État, des régies financières et dans la fonction publique.
Dans le soucis de consolider cette domination ethnique, 1300 jeunes chômeurs de la Cuvette ont été recrutés de manière très discrète dans la fonction publique. Selon certains de ses nouveaux fonctionnaires, il leur été demandé d’être peu bavards sur leur nouveau statut social, ce qu’ils n’ont pu respecter évidemment à l’instar de la majorité des congolais. Ces 1300 chômeurs ont réussi où nombreux de leurs collègues buttent depuis deux voire trois ans.