Politique à la congolaise, une honte totale

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La flagornerie dans le petit monde de la politique au Congo est un plat qui se mange bien chaud. Surtout en ces temps de folles rumeurs alimentées par des ayatollahs du net.

Les flatteurs en politique? Denis Sassou Nguesso s’en moque comme de l’an quarante. Suite à notre publication sur « l’art de la flatterie en politique au Congo », une bonne source, et pas de moindres, a tenu à nous confier, archives à l’appui, deux anecdotes inédites.

En 2009, des cadres et ressortissants du département de la Sangha emboîtent le pas aux autres départements du Congo. Ils réussissent à cotiser 15 millions de FCFA pour soutenir la candidature du président Denis Sassou Nguesso. Le temps presse. Il faut arracher un rendez-vous auprès du Chef, peu avant l’annonce officielle de sa candidature. Ça y est! In extremis, la délégation de la Sangha, en format réduit, est reçue par le locataire du Palais du Peuple à Brazzaville.

Le chef de la délégation, le ministre Justin Ballay-Megot prend la parole pour rassurer Denis Sassou Nguesso du soutien indéfectible de la Sangha. Une grosse enveloppe, en guise de soutien à la campagne du président candidat à sa propre succession, est remise séance tenante.

« …Je suis heureux. C’est bien d’apporter son soutien au camarade Président, répond Denis Sassou Nguesso aux ressortissants de la Sangha, mais l’essentiel c’est sur le terrain. L’argent ne fait pas gagner. Je garde encore de l’argent que j’ai reçu dans la Cuvette-Ouest en 1997 avant la guerre. Il faut travailler auprès du peuple. Chaque département m’apporte son soutien. C’est bien. Mais c’est encore le camarade Président qui va financer sa campagne.

Je voudrais vous rappeler le rôle déterminant des cadres pour la population. Les cadres doivent travailler pour améliorer les conditions de vie des populations. Vous me donnez aujourd’hui des millions. Mais regardons la ville de Ouesso( à l’époque, ndlr). Quand je sors de l’aéroport, je vois à ma gauche le collège de Ouesso qui n’a pas de mur de clôture. Plus loin, avant la corniche qui m’amène à la résidence du Préfet, je vois l’hôpital de Ouesso dans un état délabré, sans mur de clôture. Pour cela, les cadres peuvent se cotiser, s’organiser pour construire des murs de clôture…

C’est cela le rôle déterminant des cadres… ».

La seconde anecdote remonte à 2015. Nous sommes en pleine effervescence du débat sur le changement de constitution. Le Chef qui rentre d’une mission à l’extérieur du pays, voit le long du boulevard éponyme, de la Patte d’Oie jusqu’à l’Institut Français du Congo, des banderoles estampillées: « Association Sassou doit Rester ».

« Une chose que le président n’apprécie pas », confie une source bien introduite au Palais du Peuple. À la tombée de la nuit, Sassou fait venir le Maire de Brazzaville, Hugues Ngouolondélé pour lui intimer l’ordre de retirer toutes ces banderoles de l’ « Association Sassou Doit Rester  » disséminées dans la ville.

A.Ndongo, journaliste économique et financier