Honoré Ngbanda, ex-chef des renseignements de Mobutu Sese Seko, est décédé au Maroc (comme Mobutu). Il avait 74 ans. L’ancien conseiller spécial du président avait quitté la République démocratique du Congo en 1997 quelques jours avant la chute du maréchal Mobutu, qui avait dirigé d’une main de fer la RDC de l’époque, alias le Zaïre de 1965 a 1997.
Il a été le maître espion de l’ancien président Mobutu Sese Seko. Honoré Ngbanda a été un fidèle jusqu’au bout de l’ancien chef de l’État congolais. Né à Lisala, dans la province de l’Equateur, comme son mentor, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba a fait des études primaires et secondaires chez les catholiques avant d’être diplômé en philosophie à l’université de Kinshasa en 1972.
Après un bref passage à l’Université de Louvain, en Belgique, il commence sa carrière à la présidence de la République en qualité de chercheur au Centre national de documentation, aujourd’hui l’Agence nationale de renseignements.
C’est dans cette redoutable institution qu’il évoluera en alternance avec la diplomatie. Il sera notamment directeur du centre culturel du Congo en Europe et ambassadeur en Israël entre 1983 et 1985, avant d’être nommé à la tête des services d’intelligence devenus, entretemps, l’Agence nationale de documentation.
Conseiller politique du président Mobutu au temps fort de la démocratisation, Honoré Ngbanda est nommé par la suite ministre de la Défense dans les gouvernements d’Etienne Tshisekedi, Mungul Diala et Ngunz Karl I Bond.
Selon ses détracteurs, il est accusé d’être impliqué dans le massacre d’étudiants à Lubumbashi en 1990 et d’avoir ordonné le massacre des chrétiens en février 1992, d’où son surnom de « Terminator », qui n’a pas empêché Honoré Ngbanda d’être également pasteur dans une église du réveil.
Après la chute de Mobutu, Honoré Ngbanda part en exil en France. Il fonde l’Alliance des patriotes pour la refondation du Congo (Apareco). Radicalement opposé à Joseph Kabila au point parfois de friser la paranoïa, Honoré Ngbanda dénonce une mainmise des Tutsis et de Paul Kagame sur le régime en RDC. Depuis quelques années, il vivait au Maroc.