Un enregistrement audio, que nous nous gardons de publier, par respect des charges qu’assument les intéressés, débitant une altercation verbale entre la ministre Hermela Doukaga de la Jeunesse et le directeur général adjoint de la police nationale, le colonel Obami Itou, fait actuellement le buzz sur les réseaux sociaux. Entre ’’ insubordination’’ de l’un et ‘’méconnaissance de la voie hiérarchique’’ pour l’autre, il va s’en dire que ces propos mis sur la place publique ne sont pas bien loin des chamailleries de cour de récréation, au point que les congolais qui se délectent de ce sonore pensent la fonction ministérielle ‘’désacralisée ‘’ par l’une de ceux qui en assument la charge.
« Je suis encore une fois choqué de suivre, la mort dans l’âme, la conversation enregistrée entre la ministre Doukaga et le colonel Obami Itou . Si cet entretien est vraiment authentique, alors je me permets, sous réserve, de vous partager mon point de vue. J’estime que les deux interlocuteurs tirent, de toute leur force, le Congo vers le bas. Voici comment: le colonel qui connaît très bien l’identité de sa correspondante devrait être courtois et, calmement, debout, tout en serrant ses fesses, prendre en compte la requête formulée par Madame la Ministre, tout en lui promettant d’en parler à ses chefs hiérarchiques, parce qu’il est aux ordres.
Du Côté de madame la Ministre, j’observe un manque criard d’éthique de ‘’Femme ou d’homme d’État’’. À la vérité, j’ai eu un froid au dos face aux propos très très orduriers tenus par la ministre du genre: ‘’Je ne suis pas de votre région’’. My Good! Comme disent les anglais. Où est le vivre ensemble dont elle parle aux enfants pendant les colonies de vacances ? Comme on peut aisément le constater, il y a visiblement un manque de maturité politique chez la Ministre en charge de la jeunesse congolaise. Au point se demander pourquoi cet enregistrement qui selon toute vraisemblance serait sorti des milieux de madame la ministre, a-t-il été réalisé et mis sur les réseaux sociaux?
La voix de madame la ministre est bien présente et sans rétroaction acoustique. Ce qui suppose qu’elle est en présence de la source enregistreuse. Celle du colonel Obami est amplifiée par la portabilité magnétique et est parasitée. Donc recueillie en seconde source. De ce constat qui relève de la physique élémentaire des communications radiophoniques, on peut déduire que la ministre a voulu ‘’piéger’’ son interlocuteur.
Même si la ministre n’ose le dire, les deux personnalités en étaient déjà venues quasiment à une friction, lors de l’arrestation brutale, avec violence et voie de faits, d’un leader étudiant par la garde de madame la ministre au motif qu’il avait été discourtois envers la ministre. Le directeur général adjoint de la police, le colonel Obami Itou s’était opposé à l’incarcération de l’étudiant et l’avait fait libérer, provoquant l’ire de madame la ministre. Un précédant sans doute jamais digéré.
D’autre part, C’est du coté du colonel que l’on retrouve la retenue qui aurait pu être celle de la ministre, même si dans les premiers instants de l’échange musclé, celui-ci apparait discourtois et faisant carrément une leçon de procédure administrative au ministre.
Oui, madame la ministre, votre directeur de cabinet vous a induit en erreur, à travers une correspondance mal orientée, car n’obéissant pas, comme en droit, au parallélisme de forme. Un ministre adresse sa requête à son homologue ministre qui a la maîtrise de son administration. C’est lui qui enjoint celle-ci d’exécuter ladite requête le cas échant, ou dans la mesure du possible. Ou encore vous auriez adressé votre doléance au premier ministre qui aurait orienté votre requête au ministre assermenté. De même, si cette requête avait été acceptée, il aurait fallu discuter des modalités de détachement de personnel demandé, du commandement dont il relèverait, de leur dotation en armes et en munitions, des missions qu’il aurait à effectuer.
Non madame la ministre votre manque de tact et ces mots orduriers ne vous honorent guère. De par la fonction, vous êtes supérieur au colonel certes mais par le grade, vous lui devez également des égards, surtout que vous êtes de la même corporation. Et puis, vous ne deviez pas perdre de vue que l’autorité qui est le pouvoir de commander, d’être obéi implique aussi les notions de légitimité, de commandement et d’obéissance, d’un autre pouvoir qui impose l’autorité. Vous n’êtes pas le ministre de tutelle du colonel.
Par delà les conséquences que peuvent susciter cette affaire en matière de cohésion gouvernementale, car il va s’en dire que la ministre Doukaga a empiété sur les plates-bandes de son collègue Mboulou, dans le pays et hors des frontières nationales, les gens se marrent de ce spectacle qui une fois de plus, disons-le désacralise la fonction ministérielle.