Une fois de plus le dimanche 18 février 2024, tous les ministres étaient alignés sur le tarmac de l’aéroport de Maya Maya pour accueillir Denis Sassou Nguesso qui regagnait Brazzaville après avoir pris part au 37e sommet de l’UA à Addis -Abeba. Ces ministres ont fait la même chose lors de son départ et cela dure depuis son retour au pouvoir en 1997. En privé plusieurs ministres ne supportent plus cette torture et qualifient le chef de l’État d’être esclave des honneurs digne d’un chef de village du Moyen âge.
« En face de nous à Kinshasa, Félix Tshisekedi voyage et rentre au pays sans déranger ses ministres et on voit souvent son cortège dans les embouteillages de la ville. Mais Sassou se comporte toujours comme un ennemi de l’évolution digne d’un Roi qui veut voir tout le monde sous ses pieds » grince un ministre arrivé avec un léger retard à Maya Maya.
Depuis des lustres, pour tout déplacement, Denis Sassou Nguesso bloque la circulation créant un chaos dans la ville. L’espace aérien de Brazzaville est fermé jusqu’à son atterrissage ou décollage. Une fois, les ministres ont été contraints de se pointer à 2 heures du matin à Maya Maya pour le recevoir coupant leur sommeil.
« Le plus ridicule, même quand il va dans son village, on est obligé de se pointer à Maya Maya » se plaint un ministre sexagénaire qui dit aussi que le président les traite comme ses enfants. Toute absence injustifiée d’un ministre à Maya Maya est considéré comme une défiance à l’autorité de Sassou Nguesso.