La cession des terres aux Rwandais qui est le résultat d’une cachexie vésanique d’un pouvoir errant capitalise depuis plusieurs semaines toutes les feuilles de choux parues dans notre pays. Dans la Bouenza, les terres de Massangui dans la contrée Mterienne de Yamba, personne ne veut entendre de la présence rwandaise. « Nous sommes un peuple travailleur d’où on nous appelle MTR (Mouyondzi Travaille et Ravitaille), et en quoi les Rwandais feront mieux ? » se demandent les Mikengués qui se réjouissent des réunions fréquentes des cinq districts du Grand Mouyondzi pour se préparer à l’arrivée des envahisseurs Rwandais. Tous les sorciers et animistes Béembé, Téké, Lali, Yari et Mikengués peaufinent des stratégiques pour mettre en échec ce plan macabre du clan Sassou.
Dans le Grand Mouyondzi qui englobe les districts de Mabombo, Yamba, Tsiaki, Kingoué et Mouyondzi Poste, tout le monde est décidé à infliger aux Rwandais le même traitement qu’aux militaires Angolais en 1997. Un général angolais n’a-t-il pas succombé suite aux attaques des fourmis et abeilles?
Depuis des semaines, il a été demandé à tous les fils du Grand Mouyondzi encore détenteurs des pouvoirs ancestraux de se manifester dans une grande coalition contre la menace qui pèse sur la contrée. Au cours de ces réunions qui se tiennent à Kingoué, les Mteriens élaborent des stratégies pour répondre à l’arrivée des Rwandais.
Des visites nocturnes et journalières ont été effectuées à Massangui sur les terres cédées au Rwanda par Denis Christel Sassou Nguesso et Françoise Joly. « Face à un ennemi externe, tout Mouyondzi doit être uni » rappelle la doyenne Moukietou de Bousoumouna 2.
Le Grand Mouyondzi étant dans la Bouenza, les sorciers Kamba, Dondo, Sundi, Kuni participent aussi à ces rencontres pour apporter leur contribution contre cette haine envers leur département. « Les Rwandais fuiront d’eux-mêmes ! » rassure le vieux Ngouala de Bouansa. Pour revenir à l’épineuse question des cessions des terres congolaises au Rwandais, il est difficile de comprendre les raisons qui pouvaient pousser un Président de la République à mettre en musique des idées aussi saugrenues.
Céder des terres aux Rwandais, c’est abandonner un secteur considéré depuis des lustres comme la priorité des priorités ; c’est laisser un pan entier de notre économie être contrôlé par des étrangers ; c’est laisser des mouvements financiers, qui seront assurés par une banque Rwandaise, échapper au contrôle de notre pays ; en somme, c’est vouloir la destruction totale du Congo.
Qu’adviendra-t-il des populations de l’arrière-pays, qui ne demandent et ne reçoivent rien de la part d’un pouvoir PCT qui a totalement démissionné, si elles sont privées du seul moyen qui leur permet de subvenir à leurs besoins vitaux ?
L’installation des entrepreneurs Rwandais, guidés par le rêve d’expansion à travers une production de masse et des moyens de production plus performants, aura une incidence négative sur la production locale de nos paysans, ce qui entraînera de facto une baisse des coûts, donc l’appauvrissement de cette frange de la population, qui sera poussée à la mendicité et à une incapacité d’autofinancement (études de enfants et des étudiants, acquisition des biens et services, soins, …).
Ainsi poussés à la survie, ces congolais vont s’appauvrir davantage et seront définitivement éloignés du monde du travail et donc à l’émancipation. Vouloir volontairement de l’effondrement de la production locale qui est l’incarnation de la principale source de revenus des populations pauvres, c’est aussi priver les congolais majoritairement du secteur informel, de l’essentiel de l’argent qui circule dans les différents marchés du pays.
Seul l’idéal de détruire certains départements de notre pays peut pousser un pouvoir à ne pas vouloir financer des agriculteurs locaux et trouver mieux de les abandonner à la merci des carnassiers qui ont fait la démonstration dans de nombreux pays qu’ils manquent cruellement d’empathie.
Ce n’est pas parce que ce pouvoir qui a dilapidé les 300 milliards alloués au Fonds de Soutien à l’Agriculture a échoué, qu’il lui faut désormais cacher sa kleptomanie, blotti derrière des trublions qui demain revendiqueront ces terres comme étant les leurs.
Ce pouvoir qui semble appliquer à la lettre la théorie de l’obsolescence de l’homme en décidant de participer de façon indirecte à l’enfantement de congolais jetables, ne mérite aucune bienveillance de la part d’un peuple qui n’a plus rien à perdre.
Tous les congolais doivent se lever pour arrêter ce projet infâme et fétide. Aussi, tout calcul politique derrière cette stratégie scélérate, est voué à l’échec.