Les hommes habitant le secteur de Mfouati souffriraient de plus en plus de stérilité, en témoigne les difficultés qu’ils éprouveraient pour remplir leur mission de procréation. La cause serait la pollution des eaux dont est responsable la société Soremi. Fleuron industriel de cette localité de la Bouenza, cette société qui transforme sur place le minerai de cuivre, est accusée par les riverains de ne pas respecter les règles environnementales.
La Bouenza est le département à la densité la plus élevée du Congo, avec une moyenne de 24,5 habitants au kilomètre carré. Si sur l’ensemble du département, il est noté une explosion de la natalité, le phénomène serait contraire à Mfouati, ou en l’absence de données scientifiques, les populations ont remarqué un phénomène nouveau, celui de la baisse de la natalité qui se vérifie par la rareté des femmes enceinte et des naissances à la maternité.
Le constat sur cette faible natalité serait fait depuis que la société chinoise Soremi installée à Mfouati, a décidé de transformer sur place le minerai de cuivre, avec des grandes quantités de rejets d’eau polluées, sans traitement préalable.
Par relation de causalité, c’est évidement la Soremi qui est rendue responsable de la faible natalité constatée à Mfouati. La Soremi est accusée par les villageois de polluer tous les cours d’eaux de Mfouati, rendant difficile la vie des riverains qui ne peuvent plus pécher ni utiliser l’eau. Et comme il se pose un problème d’eau potable dans la contrée, la tendance à utiliser toujours l’eau de la rivière demeure.
Les produits toxiques déversés dans les cours d’eaux seraient donc à la base de la stérilité et du manque de virilité des hommes de Mfouati qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Des phénomènes semblables sont décriés dans le département de la Sangha où des sociétés d’exploitation minière chinoises orientées vers l’orpaillage, mettent à rude épreuve l’application du code minier et le droit des communautés avec pour conséquences, la détérioration du couvert forestier et des cours d’eau ainsi que l’accaparement des terres des populations autochtones des villages environnants.
L’usage par ces sociétés du mercure pour l’extraction de l’or avec des rejets toxiques dans les cours d’eau font que dans le village de Zoulabouth par exemple, en plus de manquer d’eau potable qu’il faut aller chercher dans la forêt, à de nombreux kilomètres du village, les paysans souffrent des éruptions cutanées dues aux bains pris dans les eaux polluées, sans compter que leurs terres cultivables sont également souillées et aucune mesure ne serait prise pour la survie des habitants et leurs villages.
Des situations qui conduisent parfois des jeunes riverains à du vandalisme sur les engins de chantier des exploitants miniers.
Suite à la promesse faite en 2019, la société Soremi s’est investie à gérer au mieux la question de l’impact environnemental, grâce à la construction d’un bassin de traitement des eaux usées et autres déchets découlant de la production du cuivre. L’aspect lié à la pollution des eaux et de l’espace est toujours d’actualité et les conséquences se feraient ressentir sur la sexualité des hommes de la contrée.
Que le constat des hommes de Mfouati en panne procréative soit faux ou avéré, une étude d’incidence s’impose tout de même pour les pouvoirs publics afin de prendre si besoin, les mesures qui s’imposent. Il est évident que pour nombre de sociétés d’exploitation des mines solides, le respect des normes environnementales pourtant inscrit sur le cahier de charges, est loin d’être une réalité.
Et les conséquences pour les riverains sont à tout le moins dévastatrices. Sans doute, la question sera t-elle inscrite parmi les préoccupations des candidats à la députation à Mfouati.
(Avec lesechos-congobrazza.com)