Bien que les actions réalisées en faveur de la lutte pour l’égalité, la justice, la paix et le développement à l’échelle nationale soient encourageantes, il reste encore d’importants défis à surmonter. On note toujours une faible représentativité des femmes dans les sphères politiques, administratives et civiques en République du Congo. Sur ce, depuis 1976, date à laquelle la première femme congolaise, Madame Emilie MANIMA, est entrée pour la première fois dans un Gouvernement, le nombre de ministres femmes bien qu’en augmentation, n’a toujours pas dépassé la barre des 10. L’exemple le plus récent est celui du gouvernement Makosso 2, dans lequel on peut compter 8 ministres femmes sur les 37 nommés.
Alors que, l’une des avancées de la constitution congolaise en vigueur est la notion de parité entre l’homme et la femme, mentionnée à l’article 17: « la femme a les mêmes droits que l’homme »; et, on peut lire dans l’alinéa qui suit, « la loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives ». Pourtant, dans les faits le chemin vers la parité au Congo est encore long.
Dans les bureaux des autres institutions de la République les femmes représentent respectivement 11% à la Cour constitutionnelle, 25% à la Haute cour de justice, 50% au Conseil Économique, Social et Environnemental, 40% à la Commission Nationale des Droits de l’Homme ou encore 25% au Conseil consultatif des personnes vivant avec handicap.
Sur les 12 préfectures que compte la République, 2 préfets sont des femmes quand 6 femmes sont actuellement accréditées comme Ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires dans les missions diplomatiques congolaises à l’étranger sur les 39.
Le pourcentage des femmes au Sénat est passé de 19,44% de la législature de 2012-2017 à 20,83% à celle de 2017 à 2022. A l’Assemblée Nationale, de la 13ème à la 14ème législature, le pourcentage des femmes est passé de 8,75% à 11, 25%.
Les femmes demeurent donc minoritaires dans les Conseils départementaux (18,8%) et municipaux (23,4%) contre une représentation plus importante dans la fonction publique, où elles représentent 49% du total des effectifs avec 36,9% dans l’administration parapublique, 28,4% dans l’administration publique et 17,6% dans l’administration privée. Plusieurs facteurs socio-culturels expliquent cette faible représentativité des femmes dans les grandes instances du pays.
La parité homme-femme en République du Congo, demeure encore un vrai slogan. Le bilan de la représentativité des femmes dans les sphères politiques, administratives et civiques de la République a un goût assez amer car les femmes restent sous représentées.