Les employés des cabinets ministériels alignent 6 mois d’impayés de salaire

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5 mois d’arriérés de paiement de salaire chez le personnel des cabinets ministériels, 6 mois chez celui de certaines institutions républicaines, le pays tourne vraiment au ralenti.

« On s’achemine vers le sixième mois d’arriérés de paiement de nos salaires », s’en plaint, sous couvert d’anonymat, le directeur de cabinet d’un ministère régalien. Son visage renfrogné et son air démotivé témoignent d’une situation quasi‑générale dans l’ensemble des ministères et institutions républicaines à budget de transfert( présidence de la République, Primature, Conseil économique, social et environnemental, Cour constitutionnelle, Cour des comptes, Conseil supérieur de la liberté de communication, université Marien Ngouabi, CHUB, conseils consultatifs.. ). Le personnel de ces institutions réclame, en silence, le paiement de nombreux mois d’arriérés d’indemnités et primes.


Depuis avril 2025, députés et sénateurs, sans indemnités, tirent le diable par la queue. Gravissime au moment où se tient la session budgétaire; quoique des arrangements de paiement soient souvent trouvés à la veille du vote du budget par le ministre des finances. Et les autres fonctionnaires d’institutions républicaines alors?


En rapport avec le personnel des cabinets ministériels, il convient de souligner qu’aucun texte réglementaire ne fixe les modalités de paiement des salaires des membres d’un cabinet (ministériel) au Congo. Par son pouvoir discrétionnaire, chaque ministre décide du montant à allouer au paiement mensuel de son directeur de cabinet, de ses conseillers et attachés de cabinet. Il peut le faire varier d’une année à l’autre. Quelle pagaille administrative!
Le salaire d’un directeur de cabinet varie selon les ministères, oscillant entre 1,7 et 3 millions de FCFA, tandis que celui d’un conseiller se situe entre 600 000 et 2 millions de FCFA, selon que le ministre est généreux ou « maboko makaku » (Harpagon).


Ces retards de paiement engendrent une démobilisation du personnel, se traduisant par un absteisme total ou partiel au poste, des retards et lenteurs dans la vie administrative de l’exécutif. Le pire est que, pour donner un coup d’accélérateur à certains dossiers, les usagers sont contraints de « graisser la patte ». L’efficacité de l’administration est ainsi menacée.
Ne serait-il pas judicieux que le Congo cesse de vivre au-dessus de ses moyens en procédant de manière rigoureuse à la rationalisation de ses dépenses, au réajustement de son budget de fonctionnement et à la suppression des dépenses et institutions de prestige voire de garage où des gens se tournent les pouces à longueur de journée ou jouent à « Congo bête », eh pardon!  » Congo Bet »?

A. Ndongo, journaliste économique et financier, Brazzaville, Congo