La guerre dure en Ukraine, et en représailles les Européens ont décidé de se passer de la majeure partie de leurs importations de pétrole russe d’ici à la fin 2022. Le défi est de trouver des fournisseurs alternatifs. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a évoqué des « discussions en cours » avec les Émirats arabes unis.
Depuis que début mai, la Commission européenne a déclaré vouloir se défaire du pétrole russe dans les six mois, les Émirats arabes unis sont réapparus sur la carte des fournisseurs européens de brut. Abou Dhabi peut être « une solution de remplacement au moins temporaire au pétrole et au diesel russes », a estimé le ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire.
Selon l’agence Bloomberg, au moins six millions de barils de pétrole émiratis prendront la route de l’Europe en juillet. C’est la première fois en deux ans. D’habitude, le brut émirati emprunte la route de l’Asie. Mais entre les reconfinements de ces derniers mois et le récent afflux de pétrole russe bon marché, la région a eu moins soif du pétrole d’Abou Dhabi.
Abou Dhabi ne peut pas remplacer à lui seul le pétrole russe
Les Européens exploitent donc cette fenêtre de tir même si cela se fait à prix d’or. Son baril pour livraison en juillet s’est échangé contre 109,69 dollars. Avec la hausse, certes symboliques, décidée par les pays exportateurs (dont la Russie) jeudi 2 juin, de nouvelles cargaisons pourraient prendre le chemin de l’Europe.
Mais comme l’a reconnu le ministre émirati de l’Énergie, son pays ne peut pas à lui seul remplacer la Russie et son million de barils en moins.