«La bière est la preuve indéniable que Dieu nous aime et veut nous voir heureux », disait De Benjamin Franklin. Au Congo-Brazzaville, la promotion des bières a vraiment gagné du terrain. Naguère proscrit, voire réprimé, l’alcoolisme juvénile a tendance à se vulgariser. Jeunes désœuvrés ou scolarisés se livrent désormais à la consommation d’alcool dans l’indifférence de tous. Et les dangers sont énormes. Face à cette situation très inquiétante, le Ministère congolais du Commerce s’en va en guerre contre ces promotions qu’il vient d’interdire dans une circulaire dont une copie est parvenue ce mardi 11 février 2025 à notre rédaction, afin de mettre un terme à la consommation immodérée d’alcool.

Au Congo-Brazzaville la prévalence de la consommation d’alcool est estimée à 61% chez les jeunes adultes et à un peu plus de 25% chez l’adolescent.
Cette initiation précoce à l’alcool prend des proportions inquiétantes. Les ivresses, conséquence la plus visible de l’alcoolisation, semblent en augmentation chez les jeunes adolescents.
Consommer l’alcool est même devenu un critère « d’affirmation » ou de « maturité ». Et on s’en vante. « Je suis well ». « Nous avons baillé sans blague, la bouteille s’est renversée » …
La démission de la cellule familiale avec des parents qui eux-mêmes vont chercher régulièrement l’oubli au fond d’un verre ou reviennent si souvent saouls à la maison et se vantent auprès de leur progéniture d’avoir passé une bonne journée ou une bonne soirée, le rôle de la publicité de plus en plus agressive, vantant les effets « bienfaisants » de l’alcool et les « prouesses » qu’il génère dans les activités du quotidien, tout cela fini par pousser l’adolescent à sauter le pas.
Quand on ajoute aux raisons évoquées, le manque de réglementation drastique dans la vente, voire la consommation d’alcool, avec parfois des établissements scolaires qui jouxtent des débits de boisson où les élèves même en tenue peuvent s’attabler et consommer, l’adolescent est livré à une situation de véritable tourmente.
Où sont passés les textes tel « la loi Portelat » qui régissait le cadre comportemental des jeunes et adolescents. Il est vrai, « autres temps, autres mœurs », mais telle que se délite la société juvénile congolaise aujourd’hui, on a l’impression que quelque chose nous échappe.