La France félicite le ministre Moungalla pour ses attaques à Kemi Séba et son soutien au FCFA

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Détenteur d’un passeport français et propriétaire de plusieurs biens immobiliers en France, le ministre porte parole du gouvernement congolais, Thierry Moungala a reçu les félicitations de l’ambassade de France pour son soutien au FCFA et ses attaques à Kemi Seba lors d’une conférence de presse à Brazzaville. Imbu de sa personne, le ministre congolais croit avoir touché le sommet en le faisant savoir à tout le monde.

Esclave patenté de la Françafrique dont son président incarne encore les vestiges, le porte parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla qui est détenteur d’un passeport français a reçu un appel personnel de l’ambassadrice de France au Congo, Claire Bodonyi.

L’objet principal de cet appel était celui de lui transmettre le soutien inconditionnel de la France après sa « brillante » intervention lors de sa conférence de presse. L’allégeance du ministre Moungalla à la Françafrique représente selon la France un signe des bonnes relations entre les deux pays.

Thierry Moungalla a rassuré l’ambassadrice de France au Congo que le président Denis Sassou Nguesso est le dernier verrou de la Françafrique qui aurait encore des beaux jours.

Le panafricain Kemi Seba dénonce depuis des années la néo-colonisation et l’exploitation sauvage via la Françafrique de la France à l’Afrique. Ce qui lui vaut des interpellations dans différentes capitales africaines dont les autorités sont les vassales de l’impérialisme occidental.

Peu après l’expulsion de Kemi Seba de Brazzaville, le ministre congolais de la Communication et des Médias, Thierry Lézin Moungalla, a livré la position officielle du gouvernement. Face aux interrogations sur un éventuel recul de la liberté d’expression, il a tenu à clarifier les motivations ayant conduit à l’interpellation puis à l’expulsion de l’activiste panafricaniste.

Le lundi 31 mars 2025, Kemi Seba,

connu pour ses prises de position contre le franc CFA, a été interpellé à Brazzaville alors qu’il s’apprêtait à tenir une conférence de presse. Selon ses déclarations publiées sur sa page Facebook, l’activiste souhaitait aborder la souveraineté monétaire et dénoncer l’influence persistante de la France en Afrique. Il a estimé que son interpellation relevait d’un réflexe autoritaire visant à museler les voix dissidentes.

Après plusieurs heures de garde à vue, il a été relâché, mais contraint de quitter le territoire congolais. L’incident a rapidement suscité des réactions, certains y voyant une atteinte à la liberté d’expression.

La réaction du ministre Moungalla

Face à la polémique, le porte-parole du gouvernement congolais a adopté un ton ferme. « Kemi Seba est un provocateur professionnel », a-t-il déclaré lors d’un échange avec les médias. Selon lui, l’activiste cherche avant tout à créer le trouble à travers des actions spectaculaires. Il a rappelé que ce dernier avait brûlé publiquement son passeport français et critiqué les institutions des pays dont il détient la nationalité.

Le ministre a également mis en garde contre les discours remettant en cause la monnaie en cours dans un pays. « La monnaie est un pilier de la stabilité économique. Critiquer le franc CFA de manière publique peut engendrer des déséquilibres. Dans tous les pays du monde, la critique ouverte d’une monnaie nationale est encadrée, car elle touche à la souveraineté économique », a-t-il expliqué.

Pour Thierry Moungalla, la liberté d’expression ne saurait justifier des propos qu’il juge déstabilisateurs. Il a évoqué l’exemple d’autres pays, comme les États-Unis, où la critique du dollar dans un cadre public ne resterait pas sans réaction. Il estime qu’il en va de la responsabilité des autorités de préserver la paix sociale et la stabilité financière du pays.

Une position assumée

Le gouvernement congolais revendique pleinement sa décision d’éloigner Kemi Seba. D’après Thierry Moungalla, l’activiste dispose de canaux numériques pour s’exprimer librement depuis l’étranger. « Rien ne l’empêchait d’organiser sa conférence depuis une autre capitale. Nous ne voulons pas de désordre au Congo », a-t-il insisté.