Firmin Édouard Matoko, les dessous d’une candidature mal élaborée et forcée

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Des éléments supplémentaires éclairent le cataclysme diplomatique qui a conduit à l’échec sanglant de Firmin Édouard Matoko, au poste de directeur général de l’UNESCO.

Selon une bonne source anonyme proche du dossier, « des gens » ont forcé la main du Chef en contournant les affaires étrangères et la primature, mettant ainsi devant les faits accomplis le premier ministre, Anatole Collinet Makosso, et son ministre des Affaires étrangères, Jean‑Claude Gakosso, qui ont dû s’y impliquer au milieu d’une campagne terne en effectuant un tour des palais présidentiels pour rien ». Parmi les acteurs de cette aventure diplomatique figure un cadre congolais, ancien ministre, désormais en service au siège de l’UNESCO à Paris ainsi que des lobbiyistes carriéristes.
Ces cadres, croît savoir notre source, sans mesurer la température diplomatique sur la question, auraient vendu au Chef le triomphe de la candidature de Firmin Édouard Matoko.
Qui, malgré ses trente années d’expérience à l’UNESCO, a fait preuve d’une conviction illusoire que cette expérience, sans plus, le propulserait naturellement vers la tête de cette institution des Nations Unies. Comment alors a-t‑on pu défier l’Union africaine, qui avait déjà jeté son dévolu sur la candidature de l’Égyptien Khaled El‑Enany ? Même le refus poli du président en exercice de l’Union Africaine, l’angolais Lourenço, n’a pas ébranlé les ardeurs d’une équipe de campagne prête à prendre un pari diplomatique extrêmement risqué.
Enfin de compte, Firmin Édouard Matoko aurait pu, avec élégance et en tenant compte du refus du soutien de la France et de l’Union africaine, renoncer avant le combat – comme l’a fait la candidate mexicaine – afin d’éviter cette impasse diplomatique qui obscurcit désormais la candidature du Congo au poste de secrétaire général de l’Union Africaine des Télécommunications (UAT).

A. Ndongo, journaliste économique et financier, Brazzaville, Congo