Faustin Liem, ancien député de Sembé (Sangha) et Haut-Commissaire à l’enseignement primaire et secondaire sous le président Pascal Lissouba est décédé depuis le 2 juin. Mais son cadavre est en train de se momifier dans la chambre froide des pompes funèbres municipales de Brazzaville. Des hautes autorités républicaines auraient mis la famille en erreur en leur donnant des assurances pour une prise en charge de l’Etat qu’elles n’arrivent plus à suivre.
« On se moque de nous. Notre famille devient l’objet de la raillerie. On nous froisse d’être incapable d’enterrer l’un des nôtres qui fût secrétaire d’Etat et député de son vivant. On ne sait plus que faire », s’offusque, tout larmoyant, un membre de la famille à la rédaction de BRAZZA NET CONGO.
En effet, plus de 100 jours après la mort de l’ancien député et ex Haut-commissaire, la veillée mortuaire organisée au 8 de la rue Ebongo à Moukondo, derrière la pharmacie de l’espérance est quasiment déserte, alors que le cadavre n’est pas encore enterré. Des parents fatigués d’attendre l’aboutissement du dossier d’appui financier de l’Etat pour un dernier hommage digne des bons et loyaux services rendus à la République par ce dernier lors de son séjour terrien, ont regagné leur domicile. Les uns accusant les autres d’avoir cru aux promesses des politiciens.
« Tout était pourtant prêt pour l’inhumer modestement, mais en toute dignité, avec l’aide de quelques bonnes volontés, le 21 juin. Mais, la famille a été induite en erreur par un cadre qui lui a fait croire que le vieux méritait plus que ce qui a été préparé par la famille et les bonnes volontés », raconte un proche.
Faustin Liem reposerait donc déjà en paix. Mais, renchérit un autre parent, « il nous a été dit de tout suspendre, au motif que cet ancien Haut-commissaire et député mérite d’être enterré dignement par le gouvernement, en reconnaissance des services qu’il avait rendus à la nation. Cela a été bien accueille par la famille ».
« Depuis cette promesse, plus rien. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes et n’avons aucun moyen d’accompagnement. Conséquence, aujourd’hui la famille divisée. Ceux qui avaient cru à ces promesses et qui avaient convaincu les autres de bonne foi, sur la nécessité de patienter ce que voudraient les autorités, sont mal vus et ne savent plus à quel saint se vouer. Nous nous demandons si, on n’est pas en train de déshonorer notre modeste famille qui aurait, malgré sa pauvreté, inhumé son fils », s’offusque un autre.
La famille s’inquiète et s’interroge suite au silence des cadres qui s’étaient engagés et qui ne daignent même plus recevoir les parents à la quête de l’information sur l’avancement du dossier. En désespoir de cause et divisée entre ceux qui voulaient organiser modestement les obsèques et ceux qui croyaient en la bonne foi des prometteurs d’un appui de l’Etat, la famille Liem exhorte ceux qui l’avaient contactée à un peu d’humanité pour que leur parent trouve enfin la paix éternelle. Et que son âme repose en toute tranquillité. Elle se tourne se tourne vers le gouvernement et sollicite son concours, afin que l’ancien député et secrétaire d’Etat soit enterré avant octobre.
Des informations sûres indiquent par ailleurs que le dossier financier y relatif se trouve boqué dans la paperasse d’un service du ministère des finances. « Un coup de pouce ou de fil d’une autorité publique suffirait à l’avancer », explique un parent.