États-Unis: des républicains divisés doivent trouver un président de la Chambre des représentants

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Aux États-Unis, la chambre des représentants doit se chercher un nouveau président depuis la destitution historique de son speaker Kevin McCarthy ce mardi 3 octobre. Les Républicains doivent maintenant lui trouver un remplaçant et leurs profondes divisions rendent la chose difficile.

Il fallait voir la rage avec laquelle Patrick McHenry, de la Caroline du Nord, speaker par intérim désigné, a abattu le marteau à la fin de la séance d’hier. Il n’aurait manifestement pas été mécontent de le fracasser. Beaucoup d’observateurs se demandent d’ailleurs, si au moment de faire ce geste théâtral, il ne pensait pas à Matt Gaetz, l’élu de Floride qui a mené la charge.

C’est qu’il y a beaucoup de « bad blood » comme on dit aux États-Unis : de la rancœur et même de la rancune entre républicains de la chambre. Certains de ceux qui ont voté en faveur de Kevin McCarthy, qui constituent l’immense majorité du groupe, imaginaient même mercredi expulser les renégats et les démettre de toutes leurs fonctions. 

Le chaos est tel que même Donald Trump, qui assiste à son procès civil à New York, se demande sur son réseau social personnel pourquoi les républicains de la chambre ne s’unissent pas – sous-entendu, derrière lui – pour combattre les démocrates qui offrent par contraste l’image d’un groupe uni.

Et pourtant, c’est ce groupe, profondément divisé depuis que l’ancien président a pris l’ascendant sur le parti, qui va devoir trouver un successeur à Kevin McCarthy d’ici à la semaine prochaine selon le calendrier très optimiste envisagé par Patrick McHenry. Certains commencent à avancer leur candidature mais pour celui ou celle qui sera élu, rassembler ce groupe s’apparente à une mission impossible.

La manœuvre des républicains par des élus trumpistes et qui pourraient se reproduire à l’avenir et nuire à leurs chances, selon Pierre Gervais, professeur de civilisation américaine à l’Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3Anne Corpet

États-Unis: qui pourrait remplacer le président de la Chambre des représentants après la destitution de Kevyn McCarthy

Qui pour remplacer le speaker de la chambre des représentants à Wahsington après l’éviction inédite de Kevin McCarthy mardi soir … ? Les élus doivent reprendre les débats mardi prochain à Washington. Plusieurs noms circulent mais seuls deux représentants sont déjà officiellement candidats pour prendre la tête de la Chambre. Et tous deux sont issus de l’aile dure des républicains.

Le premier candidat déclaré s’appelle Jim Jordan, est l’un des visages les plus connus mais aussi les plus controversés de la Chambre. Habitué des sorties incendiaires, ce représentant de l’Ohio souvent qualifié de lance flamme de Trump, a largement soutenu les efforts de l’ancien président pour contester sa défaite électorale. La commission d’enquête sur l’attaque du Capitole voulait l’interroger mais il a toujours refusé de coopérer.

Jim Jordan, 59 ans, est aussi l’un des membres fondateurs du « freedom caucus » – le groupe des élus les plus à droite de la chambre – ceux la même qui ont causé la chute du speaker Kevin McCarthy. Avec un tel pédigré, « Jordan serait le pire candidat », commente un républicain qui lui préfère son rival. Steve Scalise a 57 ans. Cet élu de Louisiane n’est pas pas moins à droite, il est même régulièrement accusé d’être proche des milieux suprémacistes, mais il est plus expérimenté : Steve Scalise est l’actuel numéro 2 de la chambre et chef de la majorité, il est respecté par ses paris, notamment depuis qu’il a survécu aux tirs d’un activiste d’extrême gauche en 2017. Mais sa santé suscite des inquiétudes : Steve Scalise se remet tout juste d’un cancer.