Enseignement professionnel : le gouvernement doit plus de 18 milliards FCFA aux universités partenaires

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La dette du gouvernement vis-à-vis des universitaires et instituts partenaires est actuellement chiffrée à plus de 18, 246 milliards dont 6 437 787 550 milliards FCFA l’Université privée Marrakech;  2,500 milliards FCFA pour les autres instituts à l’étranger et 9, 307 milliards pour les instituts privés nationaux.  

Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, qui a donné ces chiffres devant la représentation nationale, le 19 décembre, au cours de la séance de questions orales avec débat au gouvernement, a déploré le comportement « incivique » des étudiants finalistes de l’université de Marrakech. En effet, le ministre a été interpellé sur la situation exacte des boursiers congolais dans quelques pays africains dont le Maroc. « S’agissant de la situation actuelle, le gouvernement déplore le comportement incivique de nos étudiants qui ont poussé le bouchon plus loin jusqu’à publier une lettre ouverte à la très haute attention de sa majesté, le roi du Maroc », a-t-il dénoncé devant les députés, précisant que cet acte risque d’entacher les relations diplomatiques et fraternelles entre les deux pays.

C’est depuis 2014 que les bacheliers de l’enseignement technique et professionnel sont orientés dans divers pays d’Afrique, particulièrement l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Maroc, la Namibie, la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Tunisie. Selon le ministre Maguessa, c’était une décision nécessaire et responsable du gouvernement de donner aux bacheliers de l’enseignement technique et professionnel la possibilité de poursuivre des études post-baccalauréat puisqu’au plan national, ils n’ont aucune possibilité. A titre illustratif, sur les 7000 bacheliers de 2022, seuls 30% peuvent poursuivre les études dans les instituts publics et privés, grâce au soutien de l’Etat, a-t-il rappelé.

En effet, pour diverses raisons, l’exécution de cette décision pose de sérieux problèmes depuis quelques années. « C’est effectivement dans l’ordre de ces difficultés que depuis un certain temps, la situation des étudiants boursiers de l’Etat congolais à l’université privée de Marrakech défraie depuis quelques jours la chronique… Nos échanges avec la direction de cette université ont permis de fixer la dette définitive à la somme de 6 438 787 750 FCFA. Au cours de notre mission de 2021, un relevé de conclusions fixant les échéances de paiement de la dette a été signé entre les parties. L’engagement de la partie congolaise devrait être certifiée par le ministère des Finances, en tenant compte de nos capacités financières », a expliqué le ministre.

Pas question de délivrer les diplômes à partir du Maroc

Il a également rappelé que c’est la dernière promotion composée de cinquante-quatre étudiants qui vient de finir et qui conditionne son rapatriement par la remise des diplômes de fin de formation. Pour lui, cette condition est énoncée à tort parce que les étudiants ne sont pas partie prenante des accords qui lient l’université privée de Marrakech au gouvernement congolais. « Le gouvernement félicite cette jeunesse qui réussit par l’effort. Il reste de définir les modalités de délivrance des diplômes avec l’université privée de Marrakech, suivant la possibilité d’urgence afin de permettre à nos diplômés de commencer leur vie professionnelle. Il n’est pas question que les diplômes soient délivrés individuellement et à partir du Maroc à nos étudiants. Faire ainsi, serait favorisée la fuite des cerveaux », a-t-il précisé.

Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel a aussi rappelé que quarante étudiants des premières promotions avaient refusé le rapatriement de décembre 2021 parce qu’ils avaient trouvé quelques emplois au Maroc. Mais, ces étudiants n’ont jamais reçu ni diplômes ni attestations, moins encore de relevé de notes. « Le gouvernement a formé des cadres qui doivent résolument se mettre au service de la République. La situation du Maroc étant la plus préoccupante à ce jour, et en attendant que celle des autres universités, particulièrement celle de l’Afrique de l’Ouest, soit consolidée, nous allons rapatrier d’ici à la fin de cette année 104 boursiers du Maroc, soit cinquante-quatre de la dernière promotion, vingt-deux des promotions antérieures de l’université privée de Marrakech ; vingt-huit étudiants des instituts publics ayant bénéficié de la bourse d’Etat du Maroc, quatre de l’Algérie et huit de la Tunisie », a conclu Ghislain Thierry Maguessa Ebomé.

Notons que sur les sept ministres interpellés par l’Assemblée nationale, seulement quatre étaient présents. Il s’agit notamment du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso; des ministres en charge de l’Enseignement supérieur, des Affaires sociales et de l’Enseignement technique et professionnel. Les ministres d’Etat, Firmin Ayessa, Claude Alphonse N’Silou et Jean Jacques Bouya étant absents. Des questions sur la décentralisation, les vacataires et la faculté de droit de l’Université Marien-Ngouabi et du projet Lisungi ont été également abordées.