Douanes: les raisons d’une épuration entre Mbochis à Pointe Noire

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Depuis la suspension par le directeur général des douanes de six agents de douanes relevant de la direction départementale de Pointe-Noire, rien ne fuite sur les raisons réelles de cette sanction lourde de conséquences.

La note dont l’objet est, suspension des agents des douanes, est muette.
Toutefois, l’observateur averti y aura compris quelques faits et des pratiques présumés décriés par la clameur publique, aussi gravissimes, mais aux conséquences incalculables sur les recettes de l’Etat dont les caisses sont vides actuellement. Ces faits et pratiques auraient suffi à eux seuls, pour que le gouvernement siffle la fin de la récréation. Notamment en cette période de sécheresse financière couplée à la de pression de la dette, alors que et la macroéconomie est à rééquilibrer si ce n’est à ressusciter.

𝐅𝐑𝐀𝐔𝐃𝐄𝐒 𝐃𝐎𝐔𝐀𝐍𝐈𝐄̀𝐑𝐄𝐒

En attendant, lit-on dans la note, « les conclusions de la mission de contrôle sur les cas de fraudes douanières à la direction départementale des douanes de Pointe-Noire ». Ce qui fait croire que, « Okoba Dimi Albin Rech, inspecteur des douanes ; Okandze Herman, inspecteur des douanes ; Lekindi Saty Dems, inspecteur des douanes ; Okouélé Ted Junot, inspecteur des douanes ; Okandze Denis Jean Thibault, inspecteur des douanes ; Elenga Romain Wilfrid, attaché des douanes », seraient soupçonnés de fraudes douanières.

Étant donné que, « par conséquent le service informatique est instruit de la désactivation de leurs accès au système informatique de l’administration des douanes », SYDONIA, il est à penser que les « fraudes douanières » dont ils seraient soupçonnés devraient naturellement avoir un lien avec la manipulation du système informatique de l’administration douanière. Quoiqu’il en soit, les fraudes en douanes impliquant des acteurs divers généralement agissant pour le compte ou au nom des « dinosaures du système », sont décriées sans discontinuer. Un des épisodes les plus sordides avait fait perdre à l’Etat, des milliards de FCFA et les commissionnaires ou autres partenaires de la douanes mis en cause pointaient du doigt les responsables du systèmes informatique SYDONIA qui, selon eux étaient seuls à avoir accès au système et seuls capables de manipuler les écritures depuis les machines.

𝐔𝐋𝐓𝐈𝐌𝐄 𝐆𝐎𝐔𝐓𝐓𝐄 𝐃’𝐄𝐀𝐔

Certains des agents suspendus n’ont plus leur langue dans la poche et deviennent diserts, racontant à qui veut les entendre les causes présumées de leur mise à l’écart et craignent le pire d’autant plus que le gouvernement a reçu, le 5 octobre lors du conseil des ministres, du président de la République, des instructions fermes liées à la collecte et à la sécurisation de la recette publique.
Pour le cas ayant conduit à la suspension des six présumés fraudeurs, certains d’entre eux, comme d’autres sources proches du dossier, évoquent une affaire de véhicule qu’ils auraient sortis au mépris de « la mercuriale officielle » et sans avoir obtenu une exonération exceptionnelle.

«…Il fallait sortir les voitures de luxe d’un homme…c’était un ordre qui ne venait pas de notre hiérarchie administrative…comme il fallait le faire, on s’est évertué à le faire puisque le monsieur nous disait que rien n’allait nous arriver…parce que lui-même devrait en parler directement à un décideur qui a le dernier. Etant donné que nous avons l’habitude de le faire, on a agi…pour cette opération, l’Etat n’a encaissé que deux millions alors ce serait même quatre fois supérieur…et là, le gars devient indifférent. Il nous a abandonnés. Si je perds mon emploi, je l’exposerai », raconte l’un des agents suspendus. En fait, pour les voitures de luxe sorties pour deux millions, laisse-t-on entendre, l’Etat aurait encaissé 38 millions de FCFA, par voie normale.

𝐅𝐀𝐂𝐄 𝐀̀ 𝐋𝐀 𝐏𝐑𝐄𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐅𝐈𝐍𝐀𝐍𝐂𝐈𝐄̀𝐑𝐄

Le projet de loi de finances 2025 impose l’augmentation des recettes fiscales à 30% et les recettes douanières de 24% soit. Or, une bonne partie des entrées échappait jusque-là à l’Etat. Au port autonome de Pointe-Noire, d’aucuns estiment que 70 à 80% de marchandises échappent au scanner officiel de Global Access. Un manque à gagner très important pour l’Etat dont les finances sont à terres.

Le constat aurait été fait lors de la descente du ministre Ngatsé à Pointe-Noire, au cours d’un huis-clos « dans le bureau d’une responsable administrative…qui avait nié en public mais reconnu la pagaille des fils, neveux, amis, cousins, oncle et petit-fils des hommes du pouvoir autres affidés qui tous se sont improvisés transitaires ou commissionnaires et, avalent les sous à la place du trésor public », laisse entendre une source anonyme bien informée au port autonome de Pointe-Noire.

Le point aurait été fait à la hiérarchie et des instructions fermes auraient donc été données pour que cesse le désordre. « La mercuriale mise en place voudrait que l’inspecteur des douanes se en sorte plus rien ne doit sortir comme avant…Ceux qui veulent perpétuer le système maffieux n’ont qu’à aller vers le ministre, mais ils ne comprennent rien. En fait, s’ils veulent des exonérations exceptionnelles, ils se réfèrent au directeur départemental, qui les enverra chez le directeur général, qui leur montrera le bureau du ministre Ngatsé. A son tour, le ministre les enverra chez le premier ministre qui lui aussi les orientera chez le président de la République. Ce qui veut dire qu’ils ne pourront rien. Et, c’est pourquoi, les six gars n’ont fait qu’à leur tête et les suites sont connues. Les instructions sont fermes, même le ministre, ni le syndicat ne peut sauver personne », fait savoir un syndicaliste des douanes.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐄́𝐏𝐔𝐒𝐂𝐔𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐃𝐄𝐌𝐈-𝐃𝐈𝐄𝐔𝐗

C’est ainsi que s’exclame un administrateur des douanes, au regard non seulement des conséquences de la suspension des six agents des douanes, mais surtout à leur proximité de certains dignitaires du système ou à la personne, sinon au nom de la personne au nom de qui, ils se permettaient tous les excès et imposaient leur loi, jubile un administrateur des douanes.
Sans donner de nom ni du « dignitaire ou dinosaure » du pouvoir commanditaire des six fraudeurs douaniers présumés, on imagine qu’il s’agirait d’un nom ou d’une personne dont l’appartenance familiale, politique, sociale, clanique, népotique, administrative, culturelle ou même spirituelle voire initiatique en ferait un intouchable.

Même si le commanditaire ne serait pas du tout inquiété, la suspension de ses hommes est un coup dur et envoie un signal. Elle devrait normalement servir de dissuasion aux autres, surtout aux fretins qui se bombent le torse, narguent les responsables administratifs au nom du père, du fils, de l’oncle, du cousin, du ministre, de la tante… et se permettent tout. La fin des demi-dieux aurait-elle vraiment sonné ? L’histoire étant le meilleur des juges, attendons son verdict. Mais il devrait en être ainsi, si les décideurs sont déterminés à relever le niveau de contribution des administrations douanières et autres à l’exécution des charges de l’Etat aujourd’hui en difficulté.

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