Au Congo-Brazzaville, régulièrement pointé du doigt dans des affaires de détournement de fonds, un nouveau feuilleton politico-judiciaire a éclaté. D’une ampleur inédite cette fois, car touchant le Ministère du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé. Jean-Jacques Ngoko Mouyabi (62 ans), directeur général de l’Agence congolaise de normalisation et de la qualité et Antoine Bitalika (60 ans), directeur des ressources humaines, de l’administration et des finances, ont passé leur première nuit à la Maison d’arrêt de Brazzaville mardi 22 août 2022. Tous deux sont inculpés pour détournement des fonds publics, faux et usage de faux en écriture par le 11e cabinet d’instruction près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville.
L’information judiciaire se poursuit pour rechercher de possibles complices ou co-auteurs et déterminer l’ampleur exacte du préjudice causé à l’Etat.
A noter que les deux inculpés sont encore présumés innocents.
Dans son message sur l’état de la Nation du 29 décembre 2018, le président congolais a déclaré que « Face aux antivaleurs, il n’y aura ni bouclier de protection pour les uns, ni rampe de sanctions pour les autres. Il n’y aura ni menus fretins, ni gros poissons, tout passera dans la nasse de la justice ».
Ces mots ont entre-autres passages de son discours, soulevé un tonnerre d’applaudissements au Palais du parlement.
Denis Sassou N’Guesso a rappelé que la Haute Cour de Justice qui venait d’être installée dans ses attributions devait être urgemment dotée de textes de fonctionnement, afin de s’atteler à sa mission de poursuites de hauts fonctionnaires en délicatesse avec la loi. Aussi a-t-il exhorté ses membres à assumer leurs responsabilités avec efficacité.
«Désormais, à tous les échelons de l’État, chaque acteur est exposé à la rigueur de la loi. Les têtes tomberons certes, mais dans le respect d’une justice indépendante, expurgée de toute pression », a-t-il dit.