Délestage à Brazzaville : et si on ouvrait le secteur à la concurrence, les souffrances n’ont que trop duré

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La situation est infernale, invivable et désormais intenable pour les populations de Brazzaville, obligées d’activer le ‘’mode résilience XXL’’, face aux coupures intempestives d’électricité qui plongent les ménages sans arrêt dans le noir et la chaleur. Et si on ouvrait le secteur à la concurrence, la société Energie Electrique du Congo (E2C) devenue pour ses clients un purgatoire ?

C’est lors du conseil des ministres du 2 février 2018, que le gouvernement avait décidé de la mutation de la SNE, « toujours déficitaire », en une société anonyme.

Il va s’en dire qu’il y a bien l’Homme au centre de ces contre-performances. Et, pour une nouvelle société plus compétitive, il fallait à l’évidence s’affranchir de certains travailleurs, « poids mort », dont le minable rendement plombait les performances de la défunte SNE.

De toute évidence, la société Energie Electrique du Congo (E2C), traverse la pire période de son histoire, marquée par des dysfonctionnements de tous ordres et difficultés inextricables.

Ce constat ne nous fait pas forcément avancer si l’on manquait de souligner l’incapacité des pouvoirs publics à apporter des réponses idoines à tous ces problèmes qui se posent avec acuité d’année en année.

La gangrène est pourtant allée de mal en pis, alors même que toute une batterie de mesures avait été annoncée par le gouvernement, censée remettre à flots la société E2C.

Disons-le tout net, c’est un échec !

Quand ils n’ont pas dormi dans le noir, ils sont privés d’électricité pendant une bonne partie de la journée : les habitants de Brazzaville subissent ces derniers jours de longues coupures intempestives et des délestages de courant qui perturbent les petites activités.

Même sur Internet, les fréquentes coupures de courant qui pénalisent les habitants de Brazzaville alimentent l’humour et la dérision sur les réseaux sociaux.

La « lampe tempête » est devenue l’emblème du ras le bol des Congolais confrontés aux fréquentes coupures d’électricité.

La compagnie qui fournit l’électricité affirme que le secteur connaît de sérieux problèmes.

Selon la direction commerciale de la Société énergie électrique du Congo (E2C), elles sont causées, entre autres, par la surcharge des transformateurs. L’entrée en production de la troisième turbine de la centrale électrique du Congo, qui a porté sa capacité à 470 mégawatts, provoque des variations de tension à l’origine des coupures intempestives.

Depuis plus de deux semaines environ, le directeur d’exploitation de l’énergie électrique du Congo a annoncé à travers les ondes de la chaîne nationale Télé Congo, des perturbations dans la desserte de l’électricité à Brazzaville et ses environs à partir du 20 janvier 2025.

En effet, ces perturbations ont pour cause des travaux de nettoyage de la turbine 1, arrivée en fin de cycle. Car depuis son acquisition les travaux de maintenance n’y ont pas encore été effectués. Incroyable mais vrai !

A cette occurrence, nombreux sont des éditorialistes et autres nostalgiques du passé qui n’hésitent plus à évoquer à haute et intelligible voix, l’hypothèse d’une ouverture de ce secteur à la concurrence. La question alimente débats et polémiques houleux dans les maquis de quartiers et salons feutrés. Les souffrances n’ont que trop duré !

Pour de nombreux congolais, « la société remplaçante de la SNE n’a point besoin, plusieurs années après sa création, d’un chef, bon danseur, à la gestuelle souple et élégante, mais d’un directeur, brillant réformiste, efficace, qui fournit, de manière pérenne, l’électricité à ses clients ».

Le Président du Sénat, Pierre Ngolo, a invité le gouvernement, dans son discours prononcé le 1er février 2025 à l’ouverture de la 5e session ordinaire administrative, à trouver des solutions durables à la pénurie d’eau, d’électricité et de carburant qui sévit à Brazzaville et à l’intérieur du pays depuis plusieurs mois.

Pierre Ngolo dont on sait la communication très maitrisée mais la parole très sobre, a fustigé la pénurie d’eau, d’électricité et de carburant à Brazzaville, la capitale congolaise.

« La 5e session ordinaire administrative constitue le premier test pour améliorer notre environnement. La pénurie de carburant, les coupures intempestives d’eau et d’électricité ainsi que les tracasseries de transport nous engagent, avec l’exécutif, à tout entreprendre pour apporter les thérapies appropriées en vue de soulager la douleur de la population », a déclaré Pierre Ngolo.