Jean Bruno Danga Adou, le directeur général d’Energie électrique du Congo (E²C), a fourni des éclaircissements sur les récentes perturbations de l’approvisionnement en électricité.
Lors de sa rencontre avec les médias, Jean Bruno Danga Adou, directeur général d’Energie électrique du Congo (E²C), a abordé en détail les raisons des perturbations actuelles dans la fourniture d’électricité.
Selon lui, ces coupures sont attribuables à une réduction du transit d’électricité par la République Démocratique du Congo (RDC), passant de 80 Mégavar à 50 Mégavar.
“La tension est stable à Mbouono, mais dès que nous commençons à augmenter la charge, elle diminue, et nous sommes contraints de tirer du côté de la RDC une quantité importante de réactif, provoquant la surchauffe de leurs équipements. Le transit a été limité à 50 megavar, alors qu’auparavant, il était d’environ 80. Ainsi, peu importe la production de la Cec [Centrale electrique du Congo, ndlr], nous ne pouvons pas tout tirer. Lorsque nous augmentons pour satisfaire nos clients, les délestages surviennent. C’est ce qui explique les coupures récentes”, a expliqué le directeur général d’E²C.
Jean Bruno Danga Adou a souligné que la configuration linéaire du réseau électrique d’E²C le rend vulnérable aux perturbations.
“Nous sommes reliés au réseau interconnecté avec la RDC. Si une perturbation survient, même au niveau du Katanga, nous ressentons les secousses ici”, a-t-il souligné.
Pour remédier à cette situation, deux solutions sont envisagées, à en croire le directeur général d’E²C.
Premièrement, des négociations sont en cours avec la Société nationale d’électricité (Snel) de la RDC pour supprimer les restrictions et compenser le déficit de production actuel.
“Nous allons négocier avec nos amis de la RDC pour qu’ils enlèvent ce verrou, qu’on l’augmente comme il était avant. C’est l’une des solutions pour pallier le déficit que nous constatons aujourd’hui”, a déclaré Jean Bruno Danga Adou.
Deuxièmement, la société E²C rassemble les ressources financières nécessaires pour installer des compensateurs statiques à Mbouono. Cette mesure vise à générer de l’énergie réactive et à réduire la dépendance vis-à-vis de la RDC, éliminant ainsi les délestages en maximisant l’utilisation de l’énergie produite à Pointe-Noire.
Jean Bruno Danga Adou a également plaidé en faveur de la construction d’un barrage hydroélectrique pour renforcer l’indépendance énergétique du pays, identifiant des sites potentiels sur le Fleuve Congo, tels que Tomobanianga, avec des capacités de 500 à 1000 mégawatts, ainsi que le site de Sounda.
Le directeur général d’E²C est aussi revenu sur la distinction entre un blackout et des délestages, mettant en avant l’importance d’avoir une infrastructure énergétique robuste et variée pour garantir une fourniture d’électricité stable et fiable. Il a par ailleurs présenté des excuses aux usagers pour les désagréments occasionnés par cette situation.