Suspendu et déchu, Le président de la fédération congolaise d’athlétisme, José Cyr Adélar Ebina, qui fait l’objet d’un tir barrage de la part des membres du comité exécutif de la fédération, a été réhabilité par la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du sport(Ccas). Le feuilleton est loin de livrer son dernier épisode.
« L’utilisation des 4 millions de FCFA à des fins personnelles sans l’approbation du bureau exécutif. Et comme raison, les 4 millions ont été prêtés à un « partenaire… » « , lit-on, entre autres, dans le document de compte rendu du comité exécutif de la fédération congolaise d’athlétisme, qui accuse son président José Cyr Ebina de « mauvaise gestion et détournement de fonds de la fédération… ».
Une situation d’autant plus délicate que les 4 millions de FCFA, croit savoir une bonne source, sont le fruit d’un don de la fédération internationale d’athlétisme, à travers son projet Word Athletics, lequel contribue au développement de la discipline dans chaque pays membre de la fédération internationale. « Aujourd’hui, les autres décaissements destinés au développement de l’athlétisme au Congo restent suspendus aux premières justifications de l’utilisation qui a été faite des 4 millions FCFA », renchérit notre source. Une vraie tache noire.
Il n’en fallait pas plus pour que le bureau exécutif de la fédération se fende d’une déclaration, le 06 août dernier, dans laquelle il épingle également d’autres tares dans la gestion de son président: « l’utilisation de l’autorité à des fins personnelles; l’engagement de la fédération sans en avoir reçu mandat, l’abus de pouvoir, le détournement des fonds et du matériel de la fédération, l’obstruction et le non-respect de la voie hiérarchique, la délocalisation du siège sans avoir reçu mandat du Bureau Exécutif et du Conseil Fédéral… ». Conséquence, il a prononcé la « suspension avec déchéance » de son président. Lui revient-il de prendre une telle décision sans s’en référer à l’Assemblée générale, organe ultime de décision?
Toutes nos tentatives, via WhatsApp, visant à en savoir davantage auprès du président Cyr Ebina, ancien camarade de classe au lycée technique 1er mai de Brazzaville, se sont heurtées à un silence de cimetière. Selon ses proches contactés, « Cyr n’est pas à 4 millions près. Il a dû investir ses propres moyens financiers et logistiques, notamment l’hôtel Saphir, pour faire fonctionner la fédération. Cyr est juste victime d’une cabale orchestrée par des méchants qui lui en veulent », justifient-ils sans preuves.
Le 12 août dernier, le président de la fédération congolaise d’athlétisme a saisi la Ccas( Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du sport). Qui a « prononcé la décision de suspension du comité exécutif » signé par le secrétaire de la fédération congolaise d’athlétisme, Wilfrid Mamboukou.
« Une décision inutile, relève un sachant en droit du sport ». Et pour cause, » la Ccas n’est pas reconnue par la confédération africaine d’athlétisme ni la fédération internationale d’athlétisme, encore moins le Tribunal Arbitral du Sport(TAS) ».
Il reste cependant une ultime voie à Cyr pour tenter de laver son honneur dans cette sale affaire de détournement du don de la fédération internationale d’athlétisme: c’est de réussir à se faire blanchir devant les membres de l’Assemblée générale de la fédération. Cyr Ebina n’est pas n’importe qui. Il est issu d’une famille honorable, au delà de son activisme politique au PCT au pouvoir dont il est député à Ignié. Sauf qu’ici, le sport est apolitique.
Selon certaines indiscrétions, le comité exécutif ne compte pas s’arrêter là. Il n’exclut pas, en cas de blocage, porter cette affaire devant la confédération africaine d’athlétisme et la fédération internationale de la discipline. À la lecture des documents auxquels nous avons eu accès, porter cette affaire devant les instances internationales risque de jeter l’opprobre sur la fédération congolaise d’athlétisme.