Covid-19: l’Assemblée nationale française adopte le projet de loi instaurant le passe vaccinal

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Après trois jours de débats tumultueux, alimentés par des propos controversés du président français Emmanuel Macron, prêt à « emmerder » les non-vaccinés, l’Assemblée nationale a adopté, jeudi 6 janvier au petit matin, en première lecture, le projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal.

Le projet de loi doit encore être examiné par le Sénat, dominé par la droite, en début de semaine prochaine, mais s’il est adopté, tous les Français de plus de 12 ans devront pouvoir justifier d’un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé.

Le passe vaccinal repoussé à 16 ans pour les sorties scolaires

Le gouvernement voulait une entrée en vigueur au 15 janvier. Cela devrait prendre quelques jours de plus.

Annoncé en décembre par l’exécutif face à l’épidémie galopante de Covid-19, le texte a été approuvé par 214 voix pour, celles de la majorité et d’une partie des LR (droite) et du PS (gauche). Ils ont été 93 députés à se prononcer contre, dont la gauche de la gauche, l’extrême droite, et trois dissidents du parti majoritaire de centre droit. Vingt-sept se sont abstenus.

Parmi leurs amendements de retouche, les députés ont repoussé de 12 à 16 ans la nécessité d’un passe vaccinal pour les sorties scolaires et activités péri et extrascolaires.

Cela me coûte évidemment parce que j’aime bien faire la fête, j’aime bien voir du monde. Mais je pense que j’ai une sorte de résignation…

Des contrôles d’identité dans les restaurants ?

Jusqu’au bout de la nuit, les parlementaires ont échangé sur le fond, les oppositions ciblant en particulier les contrôles d’identité que pourront opérer cafetiers ou restaurateurs en cas de « raisons sérieuses » de penser qu’il y a fraude au passe vaccinal. Les députés LR (droite) ont annoncé qu’ils saisiraient le Conseil constitutionnel sur ce point.

Le Premier ministre, Jean Castex, était venu lui-même mercredi après-midi demander aux parlementaires d’accélérer, après le blocage provoqué par les propos d’Emmanuel Macron. « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie », a clamé le chef de l’État dans un entretien au journal Le Parisien mardi. « Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen », a-t-il ajouté.

Lors des débats, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a, lui, annoncé que 335 000 nouvelles contaminations au Covid-19 devraient être enregistrées en France mercredi, un record. Il s’est par ailleurs félicité que 66 000 nouveaux Français aient reçu mercredi une première dose de vaccin, un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis le 1er octobre, sous-entendant que cette nette augmentation avait un lien avec les débats sur le passe vaccinal et les propos controversés d’Emmanuel Macron.

(Avec AFP)