Congo : L’Etat a abandonné les collectivités territoriales dans le bourbier du désespoir

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Au Congo la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales ne sera pas sans conséquences pour ces dernières. Et notamment pour les départements. Conséquences d’un Etat fortement endetté.

L’effet ciseaux est le résultat d’une évolution inverse des dépenses et des recettes de fonctionnement. Lorsque les dépenses de fonctionnement augmentent plus rapidement que les recettes, le bilan financier se dégrade et l’équilibre financier est difficile à atteindre.

Le Département est sans doute la collectivité locale la plus fragilisée par la baisse des concours financiers de l’Etat. Ici, l’effet ciseaux est considérablement tranchant en raison de dépenses de prestations qui augmentent de manière exponentielle.

Le risque d’insolvabilité de certain Département est réel : tous les départements pourraient se retrouver en situation de cessation des paiements.

Voici deux ans que ces collectivités territoriales n’ont plus jamais reçu l’argent de fonctionnement.

Ils sont appelés chefs certes, mais avec les poches et coffres vides.

Plusieurs administrateurs-maires et sous-préfets mangent et se déplacent difficilement aujourd’hui. Certains sont même devenus des commerçants et maraîchers. Voir des simples mendiants.

De nombreuses collectivités territoriales ne sont plus en mesure d’assumer le maintien de certains équipements et services publics devenus couteux.

A côté du fort endettement de l’Etat comme cause principale, figurent également la mauvaise gestion, le manque de volonté politique car les dirigeants voudraient toujours concentrer en leur sein ou à leur niveau tous les pouvoirs.

Le transfert des compétences et des ressources n’a jamais suivi les discours officiels en matière de décentralisation au Congo.

En conclusion, le pays va très mal. Le moral des administrateurs-maires et des sous-prefets est dans les chaussettes sinon en berne.

Face à cet enjeu inédit, les collectivités territoriales sont contraintes de devoir repenser leur organisation et l’action de leur politique publique.