Les commerçants de Brazzaville alertent les autorités congolaises sur les exactions policières dont ils sont victimes lors de l’acheminement de leurs marchandises à l’intérieur du pays, rapporte la chaîne nationale.
Des voix s’élèvent de plus en plus contre la parafiscalité, les taxes abusives et le harcèlement des opérateurs économiques par des agents de certains services de l’administration publique au travers des visites répétitives et des contrôles intempestifs, tant en ville que sur les routes nationales.
Certains agents véreux desdits services réclament et parfois perçoivent des frais, des taxes, ou des amendes établis sur des bases illégales. Une pratique devenue récurrente en République du Congo.
A Brazzaville notamment, les commerçants déplorent des tracasseries policières le long des trajets lors des transports de leurs marchandises vers d’autres localités, rapporte la chaîne publique.
“Nous chargeons nos véhicules à Poto-Poto jusqu’à la localité d’Ewo. Nous empruntons l’avenue de France, arrivés à la hauteur du pont oyonaise, les policiers pour vous faire passer, ils n’ont pas besoins des papiers, ils ont besoin d’argent. Vous devez au moins laisser une somme de 2000 francs CFA”, déplore un commerçant qui fait la route Brazzaville – Nord du pays.
Autres difficultés rencontrées par ces commerçants c’est le non-respect des dispositions officielles relatives aux pesages par les gestionnaires des postes de pesages, indique la chaîne congolaise.
“Il est établi que lorsque vous avez un tonnage au-delà de 50 tonnes, vous payez, mais lorsque vous avez un tonnage en deçà de 50 tonnes vous ne payez pas. La fois passée, nous avons eu un tonnage de 40 tonnes, ils nous ont compliqués. Alors, ils ont dit que vous devez payer la somme de 285 000 francs pour vous faire passer. Au moment que je vous parle, même notre carte grise est retenue là-bas« , dénonce un opérateur économique.
Toutes ces tracasseries sont à l’origine de la flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché national, comme l’explique El hadj Abdoulaye Djibril Bopaka, président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo (Unoc).
“La question de la parafiscalité est une question que nous avons évoquée à maintes reprises et ça fait partie des questions qui préoccupent le secteur privé. La parafiscalité ne s’arrête pas seulement à Brazzaville, vous trouvez que tout coûte cher, mais c’est à cause des pesanteurs de l’Etat : ceux qui volent, qui créent des taxes par-ci, par-là qui ne font pas partie de la patente”, s’indigne-t-il.
Le Premier ministre sortant, Clément Mouamba avait en mai dernier interpellé les agents de certaines administrations publiques suite au constat de contrôles illégaux effectués par ces derniers. Il avait ainsi demandé aux commerçants et aux chefs d’entreprises de dénoncer ces actes d’antivaleurs et leurs auteurs afin qu’ils soient sanctionnés.