Après une première escale à Chypre, le pape entame ce samedi 4 décembre une visite de trois jours en Grèce, qui sera notamment marquée par un passage dimanche à Lesbos. Ce sera la deuxième visite du pape, après celle de 2016, sur cette île symbole des flux migratoires, qui a notamment abrité le camp de Moria – longtemps le plus grand d’Europe – détruit par un incendie en septembre 2020.
Ces derniers jours, les conditions d’accueil du camp temporaire, qui a remplacé celui de Moria, ont été en partie améliorées juste avant la visite symbolique et médiatique du pape. À Lesbos, même s’ils s’en réjouissent, beaucoup sourient. Une situation que décrit, entre autres, Marion Bouchetel, de l’ONG Legal Center Lesvos : « Plusieurs tentes ont été remplacées, les grandes tentes qui abritaient 80 à 100 personnes et qui ont brûlé mi-novembre ont été évacuées. Il y a beaucoup de constructions et de nettoyages qui sont en cours. Mais ce n’est pas représentatif de ce qui se passe et des conditions de vie qui sont imposées aux gens dans ces camps. » (19s)
Au-delà des évolutions cosmétiques qu’a engendrée l’arrivée du pape, pour George Pallis, ancien député et pharmacien, qui discute au quotidien avec les habitants de la capitale de l’île Mytilène, cette venue du souverain pontife ne suscite pas autant d’attentes que celle de 2016.
« La première fois, quand le pape était venu, l’ambiance était différente, les gens espéraient un changement, quelque chose de différent. Cette fois-ci l’enthousiasme n’est pas le même. »
A minima, la visite imminente du pape aura déjà apporté un léger changement : celui, juste avant l’hiver, des conditions d’hébergement des demandeurs d’asile du camp de Lesbos.