Le président Teodoro Obiang Nguema a déclaré qu’une « négligence » de l’unité chargée de l’armurerie dans un camp militaire de Bata était à l’origine de la catastrophe.
Quatre puissantes explosions ont fait au moins vingt morts et 600 blessés, dimanche 7 mars en milieu d’après-midi, dans un camp militaire et ses environs à Bata, la capitale économique de Guinée équatoriale, selon un bilan provisoire communiqué par le président Teodoro Obiang Nguema.
Dans un communiqué lu sur la chaîne publique Television de Guinea Ecuatorial (TVGE), le chef d’Etat de 78 ans qui détient, avec 42 années passées au pouvoir, le record de longévité au monde en tant que président encore vivant, a déclaré que les explosions étaient « un accident dû à la négligence de l’unité chargée de garder les explosifs, la dynamite et les munitions » dans le camp militaire du quartier de Nkoa Ntoma, qui abrite notamment des éléments des forces spéciales et de la gendarmerie.
« Le souffle de l’explosion a endommagé presque tous les bâtiments de Bata », poursuit le communiqué. Le ministère de la santé évaluait, un peu plus tôt dans la journée de dimanche, à « au moins 400 » le nombre de blessés.
Maisons réduites à l’état de ruines
Bata est la plus grande ville de ce pays de 1,4 million d’habitants, riche en pétrole et en gaz mais dont le régime au pouvoir est régulièrement accusé d’atteintes aux droits humains par ses opposants et des organisations internationales. Plus de 800 000 Equato-Guinéens vivent dans la pauvreté. La ville est située sur sa partie continentale du pays quand la capitale, Malabo, se trouve sur l’île de Bioko.
La chaîne publique de ce petit Etat d’Afrique centrale diffuse depuis plusieurs heures de nombreuses images de maisons réduites à l’état de ruines dans les environs du camp militaire, de blessés – notamment des enfants – extirpés des décombres par des civils et des pompiers, et d’autres couchés à même le sol dans un hôpital et placés sous perfusion.
Le chef de l’Etat a ordonné une enquête et « lancé un appel à la communauté internationale à soutenir la Guinée équatoriale dans ces moments rendus encore plus difficiles par la conjonction de la crise économique due à la chute des prix du pétrole et de la pandémie de Covid-19 ». Durant quelques heures, les communications téléphoniques entre Bata et la capitale Malabo étaient difficiles voire impossibles.
« Nous entendons les explosions et on voit la fumée mais on ne sait pas ce qu’il se passe », a témoigné auprès de l’Agence France-presse un habitant de Bata, joint par téléphone.
Le vice-président chargé de la défense et de la sécurité, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin, le fils du président, présenté comme son dauphin, est apparu sur la TVGE arpentant les décombres, entouré d’une poignée de ses habituels gardes du corps israéliens.
Le Monde avec AFP