La marche populaire du 8 avril pour manifester contre les coupures d’électricité a été interdite par la préfecture de Brazzaville.
Sur les réseaux sociaux, le bruit d’une marche avait couru. Une marche populaire qui fixait rendez-vous le 8 avril au rond-point Ebina, à Brazzaville, pour se rendre jusqu’au siège d’Energie électrique du Congo (E2C). Une marche pacifique pour dénoncer les abus de délestages et leurs conséquences de pertes matérielles auxquelles est confrontée la population congolaise. Une marche également revendicative ayant pour autre objectif de réclamer la démission du directeur général d’E2C, jugé responsable, à tort ou à raison, du déficit de fourniture électrique observé principalement dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire.
Si la marche et la cause semblaient nobles et légitimes au regard du manquement d’E2C à sa mission, qui est de garantir la qualité et l’accès universel au patrimoine énergétique du Congo, la préfecture de Brazzaville a néanmoins considéré qu’elle pouvait porter atteinte à l’ordre public, ce qui est soi-disant en passant tout aussi légitime si l’on considère, par ailleurs, l’exaspération croissante des abonnés E2C susceptibles de « péter les plombs ». Ainsi, la préfecture a signifié, dans l’article 1er d’un arrêté préfectoral en date du 6 avril , « Est interdite la manifestation sur la voie publique des présumés abonnés de la société Energie électrique du Congo – E2C – prévue ce vendredi 8 avril 2002 partant du rond-point Ebina jusqu’au siège de la société E2C à partir de 9 heures trente minutes en raison des motifs impérieux d’ordre public ».
La marche populaire n’aura donc pas lieu mais sans qu’elle n’ait pu faire un seul pas, elle aura, de par son intention, le mérite de mettre une nouvelle fois en lumière l’épuisement des Brazzavillois et Ponténégrins face à la privation récurrente d’électricité.