Pool: la route Kinkala-Mindouli est celle de tous les dangers

0
940

Le changement climatique impacte les infrastructures routières au Congo-Brazzaville. Certains axes routiers du pays sont pour la plus part dégradés ou tout simplement inachevés. Source d’angoisse et de désolation, le segment de 60 kilomètres reliant Kinkala à Mindouli via Gambari dans le département du Pool, se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation avancée, que des érosions affectent sévèrement, l’une atteignant 4 mètres de profondeur.

La nécessité de relancer les travaux, afin d’éviter que cette route ne soit complètement coupée s’impose aux pouvoirs publics. Il y a véritablement urgence puisque la nature impose sa loi à plusieurs endroits. Et il est donc crucial de consolider et de protéger cette route pour assurer une circulation fluide.

Face à l’escalade des risques d’érosion sur cette route de contournement, les autorités locales doivent mettre en place des dispositifs de signalisation pour prévenir d’éventuelles tragédies.

Cette route Kinkala-Mindouli, fruit de la collaboration entre la République du Congo et l’Union européenne (UE), avait été particulièrement abandonnée en mai 2023, en raison du manque de financements suffisants pour que les entreprises Socofran et Razel-Bec achèvent les travaux.

Au Congo-Brazzaville, la route est l’outil de mobilité de notre quotidien. Elle assure près de 90 % des déplacements de voyageurs et de transport de marchandises.

Elle est malheureusement parfois la scène d’accidents. Et quand ils surviennent sur une route abîmée se pose la question des responsabilités. La jurisprudence sur ce sujet est déjà pléthorique et cela risque de s’aggraver avec un réseau routier en train de se dégrader.

En cas de sinistre et de dommages de nature à impliquer l’entretien de la chaussée, la responsabilité du gestionnaire a vocation à être engagée. L’usager qui à l’occasion de l’utilisation de l’ouvrage public subit un préjudice peut en obtenir réparation. Il doit agir sur le terrain de la responsabilité administrative du gestionnaire pour défaut d’entretien normal de l’ouvrage public.

Il bénéficie pour cela d’un régime de responsabilité pour faute présumée de la puissance publique. Comme le défaut est présumé, l’usager n’a pas à le démontrer. Une situation protectrice qui suppose cependant pour l’usager de prouver d’une part la matérialité des faits dont il fait état et d’autre part le lien de causalité entre l’ouvrage mis en cause et le dommage subi.

C’est alors au gestionnaire de voirie mis en cause qu’il incombe de rapporter la preuve qu’il a entretenu normalement la route. C’est à cette condition qu’il peut être exonéré de sa responsabilité.