Congo: pas d’eau la journée, dans le noir la nuit, mais la bière coule à flot

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L’augmentation de la population, l’urbanisation croissante et des économies en expansion, augmentent les besoins en énergie mais aussi en eau potable. L’eau ne manque pas en République du Congo. Le pays dispose de ressources abondantes à la fois en surface et souterraines. Malheureusement, la plupart des villes du Congo connaissent des pénuries significatives dans ces secteurs.  De plus, même des ménages en zone rurale connectés à ces réseaux  n’ont pas la garanti d’un accès permanent  en électricité et en eau en qualité et quantité suffisantes, c’est ce qui explique le phénomène de délestage et coupures d’eau fréquentes et parfois durables à Brazzaville, comme dans l’ensemble du pays.

Pourtant, l’eau est nécessaire pour produire l’énergie, en particulier l’électricité, directement dans les barrages hydroélectriques. Inversement, pour rendre l’eau accessible, c’est-à-dire la pomper, la traiter, la transporter, la distribuer, il faut de plus en plus d’énergie.

En effet, ces deux ressources sont intrinsèquement liées « pour le meilleur et pour le pire », avait prévenu l’ONU dans son cinquième rapport mondial sur « La Mise en valeur des ressources en eau », rendu public à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars 2014. L’eau et l’énergie sont deux secteurs de plus en plus liés et interdépendants dans le développement humain et économique.

Depuis quelques temps, les habitants de la plupart des quartiers de la capitale congolaise sont confrontés à une pénurie d’eau potable. A en croire la direction de La Congolaise des eaux (LCDE), cette situation serait due à la récurrence des coupures d’électricité fournie par la société Energie électrique du Congo (E2C).

Pour cette dernière, la compagnie Energie Electrique du Congo (E2C),  est à l’origine de la pénurie d’eau potable à Brazzaville, à cause des coupures intempestives d’électricité depuis quelques semaines.  « Les perturbations sont observées dans tout le pays. Cette situation a une raison indépendante de notre volonté. Nous sommes dépendants des services de E2C qui nous permettent de produire et de distribuer de l’eau. Malheureusement, ces derniers temps, cette société traverse des moments difficiles », a expliqué aux Dépêches de Brazzaville, le directeur général de LCDE, Parfait Chrisosthome Makita.

Le manque d’eau constaté dans la ville est donc causé par la société Energie Electrique du Congo qui connaît des problèmes dans la fourniture de l’électricité, ce qui impacte le bon fonctionnement des ouvrages de production et de distribution d’eau potable de la ville capitale.

L’éternel problème de délestage au Congo

Le faible taux d’électrification, du pays est la cause du système de délestage devenu de plus en plus courant, principalement dans les deux plus grandes villes du pays : Brazzaville et Pointe-Noire. Depuis quelques jours dans certains quartiers, cette situation s’est empirée avec des coupures à répétition constatée par  les utilisateurs de la société Energie Electrique du Congo (E2C), l’unique société chargée de la distribution de l’énergie dans les ménages confrontées à des coupures d’électricité intempestives et des baisses de tension.

Une situation qui affecte la vie des consommateurs, qui ne demandent qu’une chose : l’amélioration de la qualité de ces services. Ces délestages à répétition sont source de mécontentement pour la population car l’électricité demeure une denrée importante pour cette dernière, notamment en matière de confort, de sécurité, de santé, de loisirs ainsi que d’activités génératrices de revenus.

Des difficultés liées à l’accès à l’électricité sont perçues comme un drame par certains habitants dont les activités dépendent du courant, car cela représente un véritable manque à gagner pour eux.

« Ces derniers temps, la situation s’est empirée. Généralement, il y a coupure entre 18h et minuit. Mais maintenant c’est devenu tous les jours et parfois même toute la journée » s’est plaint Marie Ange, femme au foyer, ajoutant que « Malgré cela, il n’y aura pas de changement sur les factures à la fin du mois».

Ces derniers s’interrogent néanmoins sur les véritables raisons de ces coupures à répétition. Selon une source au ministère de l’Energie, des travaux sont en cours pour corriger le problème. « Les problèmes techniques sont connus. Au niveau de la société, nous nous attelons à trouver des solutions pour remédier à toutes ces questions. Nous travaillons pour améliorer la qualité de la desserte », a-t-il déclaré.

Rappelons que la société Energie Electrique du Congo (E2C), a remplacé la Société nationale d’électricité (SNE), celle-ci a pour mission d’assurer la planification, le contrôle de l’exploitation et la conservation du patrimoine public de l’électricité.

Toutes fois, les plaintes demeurent nombreuses qu’il s’agisse de pénurie d’électricité  ou d’eau potable. Les attentes des congolais pour une meilleure qualité de service sont de plus en plus grandes.

Rappelons qu’une situation similaire avait déjà été constatée en octobre dernier. La LCDE annonçait l’interruption temporaire de son service de fourniture d’eau potable dans les départements de Brazzaville et du Pool en raison des travaux d’entretiens entrepris par l’E2C sur ses ouvrages d’exploitation.