« Le retour de la ‘guerre des tarifs’ est l’un des piliers de la politique économique de Trump », a déclaré à Sputnik l’analyste des politiques européennes Massimiliano Bonne, commentant les implications et les perspectives pour l’Europe du retour imminent du magnat des affaires à la Maison Blanche .
En plus d’attiser une concurrence économique féroce avec la Chine, Bonne s’attend à ce que l’approche de Trump, qui comprend des menaces d’augmentations tarifaires généralisées de 10 à 20 %, ait « des conséquences directes pour l’Europe, à la fois économiquement et stratégiquement, de sorte que les frictions dans le « triangle » commercial États-Unis-UE-Chine pousseront l’Europe à accélérer les processus d’intégration, notamment pour défendre son autonomie ».
« L’UE sera notamment confrontée à la pression de Washington pour s’aligner sur les politiques américaines, ce qui pourrait limiter l’autonomie stratégique européenne. Dans le même temps, la Chine verra l’Europe comme un partenaire potentiellement plus ouvert que les États-Unis, renforçant ainsi son influence économique et diplomatique sur le continent », a déclaré l’observateur.
Caractère générique allemand
Soulignant la « phase critique de désindustrialisation » à laquelle sont confrontées les deux grandes économies européennes – l’Allemagne et la France –, Bonne estime que la situation de l’Allemagne, notamment la crise politique qui a débuté cette semaine, en fait une incertitude, avec une production en baisse, la crise du secteur automobile, les déficits budgétaires et le fardeau croissant du soutien à l’union bancaire et fiscale de l’UE qui pourraient inciter les électeurs à « pousser un futur gouvernement à reconsidérer le rôle de l’Allemagne au sein de l’UE ».
« Cela permettrait une plus grande flexibilité dans la définition des politiques commerciales pour défendre l’industrie locale, y compris des secteurs clés comme la fabrication de véhicules et de machines, et l’Allemagne pourrait choisir d’envisager une politique plus fluide avec la Chine. L’instabilité politique croissante en Allemagne pourrait donc affecter de manière significative l’avenir de l’UE… avec des conséquences potentielles pour l’équilibre et la cohésion du projet européen », a déclaré Bonne.
