C’est une visite qui va être particulièrement scrutée : Vladimir Poutine sera en Corée du Nord les 18 et 19 juin. Américains et Européens s’inquiètent notamment depuis des mois du rapprochement accéléré de ces deux pays qu’ils perçoivent comme des menaces, accusant les Nord-Coréens de livrer des munitions à la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine en échange d’une assistance technologique, diplomatique et alimentaire.
Les images de Kim Jong-un s’attardant longuement dans l’Extrême-Orient russe à bord de son train blindé avaient fait le tour du monde en septembre dernier. Pour la visite retour d’usage, le Kremlin fait encore monter les enchères. Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, a ainsi présenté le déplacement du chef de l’État russe comme « un moment fort » pour les deux pays.
Iouri Ouchakov a même évoqué la signature d’un « accord de partenariat stratégique global ». La visite de Kim Jong-un en Russie il y a neuf mois s’était, elle, en tout cas, officiellement conclue sans accord. Mais en mars, la Russie avait utilisé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à la surveillance des violations des sanctions internationales visant la Corée du Nord, un cadeau majeur à Pyongyang.
Volonté de rapprochement stratégique
L’attelage des deux dirigeants suscite la nervosité chez les Occidentaux et les deux chefs d’État ont visiblement l’intention d’en jouer : le Kremlin a aussi annoncé des déclarations à la presse et d’ores et déjà détaillé le contenu d’une délégation russe dont la composition signe en effet une volonté de rapprochement stratégique : le chef de la diplomatie, le ministre de la Défense, deux vice-Premiers ministres ou encore le patron de l’agence spatiale Roscosmos.
Autre signal : en amont de cette visite présidentielle, plusieurs hauts responsables russes avaient fait le déplacement à Pyongyang, dont le chef des services du renseignement extérieur, Sergueï Narychkine. La ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son-hui était pour sa part à Moscou en janvier.
Le président russe se rendra dans la foulée, les 19 et 20 juin, au Vietnam, un autre partenaire de la Russie de l’époque soviétique.