Cher pays, mon pauvre pays, quand cesseras-tu de rapporter au monde des catastrophes et rien que des catastrophes.
Un petit émirat pétrolier d’à peu près 5 millions d’âmes qui patauge dans le « mbouata » et a pour résultat essentiel qu’une noire paupérisation pour sa population. La honte et l’humiliation se sont enkystées là où naguère il y avait une fierté et une confiance en l’avenir.
Pour résumer leur quotidien, les Congolais se sont emparés exclusivement du mot galère qui atteste de la réalité autant qu’il interroge à quand le bonheur.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la tragédie du stade d’Ornano. Tout y prédisposait et c’est à ne rien comprendre que les militaires ne l’aient pas entrevu. Voyez donc, une jeunesse aux abois enserrée dans les griffes implacables du chômage, qui est invitée à un recrutement militaire, vous imaginez bien et cela a été le cas pour plus de 5000 jeunes qui ont afflué à ce rendez-vous nocturne, un timing qui interroge !
La première conséquence a été l’artère très fréquentée qui a piégé les automobilistes. Plus passait le temps, plus le flot des jeunes grossissait. Se battre pour être dans les premiers reçus pour avoir la chance d’être recrutés, il n’en fallait pas plus pour que le désordre s’en mêle.
Devant cette situation qui dérapait, les militaires ont pensé remettre de l’ordre. Des morts par piétinement et étouffement ont fait d’un moment d’espoir un deuil. Naturellement ce gouvernement à la réussite parcimonieuse, s’est empressée pathétiquement à prendre les choses en main.
Le 4 mars c’étaient les obus, leur allié naturel qui étaient la principale cause, pour le commissariat de Kibéliba et Ornano c’est la faute à pas de chance. Petits esprits démoniaques !
On sait d’ores et déjà que les responsabilités ne seront pas établies et par conséquent, il n’y aura pas de sanctions. Eh oui, au Congo les responsables politiques et militaires bénéficient d’une loi non écrite : Jamais de sanctions.
Alors, pourquoi organiser un deuil national quand on sait que la vie de ces 31 pauvres jeunes anonymes qui seront conduits aux frais de la République dans les cimetières, rejoindre d’autres qui ont subi un sort identique en laissant leurs bourreaux continuer à boire du champagne sans être inquiétés, n’intéresse personne.
La vie dans ce pays « des camarades membres du PCT » est une vraie pièce de boulevard, la gaité bien moins !
Que Dieu délivre le Congo
Laurent DZABA
Président de la Dynamique VJ2R