Gabon: le président de la transition à Riyad pour le premier sommet Arabie saoudite-Afrique

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Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema est arrivé ce jeudi à Riyad en Arabie saoudite où il participe ce vendredi au premier sommet Arabie saoudite-Afrique. Ce déplacement est le tout premier de l’homme fort de Libreville hors du continent africain depuis le putsch militaire du 30 août dernier qui l’a porté au pouvoir après avoir renversé le régime de l’ancien président Ali Bongo Ondimba.

Pour cette première sortie hors du continent, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a troqué son treillis militaire contre un impeccable costume cravate. Contrairement aux pays occidentaux, l’Arabie saoudite n’a pas annoncé de sanctions contre le Gabon à la suite du coup d’État du 30 août dernier qui a renversé le régime d’Ali Bongo, musulman pratiquant qui y effectuait au moins deux pèlerinages par an.

Selon une source proche de la présidence, au sommet de Riyad, le général Oligui Nguema plaidera en faveur de la protection de l’environnement, notamment les forêts du bassin du Congo qui couvrent plus de 85% du territoire gabonais.

Actions de lobbying

Mais dans l’agenda du président de la transition figurent aussi des actions de lobbying, en faveur de la levée des sanctions contre le Gabon et un plaidoyer pour un meilleur accompagnement de la transition à l’issue de laquelle, Oligui Nguema promet des élections libres, crédibles et transparentes.

La coopération entre Riyad et Libreville est déjà fructueuse sur le plan religieux. L’Arabie saoudite est le principal soutien du développement de l’islam au Gabon. Beaucoup de théologiens ont été formés dans ce royaume. 

Entre l’Arabie saoudite et l’Afrique, des relations vieilles d’un demi-siècle

Depuis les années 70, le royaume saoudien tisse des liens diplomatiques avec le continent africain, qu’il renforce en 2018 en nommant un secrétaire d’État dédié aux Affaires africaines. Le pays du Golfe s’est illustré dans les crises, dont certaines secouent encore la Corne de l’Afrique et le Sahel : médiateur dans le conflit Éthiopie-Érythrée, actuel négociateur dans la guerre qui déchire le Soudan depuis sept mois ou encore contributeur financier dans la lutte anti-terroriste au profit du G5 Sahel !

La diplomatie religieuse reste le principal outil de « soft power » de la puissance wahhabite : bourses pour former des imams, construction de mosquées… et bien sûr la délivrance de visas pour le pèlerinage à La Mecque qui constitue un moyen de pression sur les partenaires du royaume.