Contrairement à l’annonce officielle sur la reprise des vols Ecair à la fin du mois de mars 2023, faite par le ministre des transports et de l’aviation civile, Honoré Sayi, techniquement les avions Ecair n’ont pas encore franchi les cinq étapes de certification qui absorbent 90 jours au bas mot.
« On fait dire au ministre une connerie sur la date de reprise des activités d’Ecair! », fustige, sous couvert d’anonymat, un proche du dossier Ecair qui qualifie de » très mauvaise communication » la sortie médiatique du ministre.
« Ceux qui ont la charge de la relance Ecair ne disent pas la vérité non plus », ajoute t-il visage plissé de colère.
Dans le processus de certification d’une compagnie aérienne, l’on ne peut pas décider ni déterminer à l’avance une date d’obtention du Certificat de Transport aérien(CTA).
La bonne démarche n’aurait-elle pas été de dire aux politiques que le processus est en cours? Et que l’on espère le voir aboutir d’ici à là ?
Hormis ce côté technico-administratif du processus qui se déroule selon un chronogramme, lui-même dépendant d’une évolution flexible, il y a l’avion qui va soutenir le CTA, notamment le TN-AJI dont les travaux de remise en service n’ont pas encore commencé. En plus, ce processus est très bien codifié par l’OACI, organe qui surveille l’ANAC.
Il faut 90 jours minimum depuis la clôture de la 2ème phase du processus sur les cinq. Ces 90 jours imposés par L’OACI supposent que tout doit être parfait. Faut-il noter que tout retard observé influe sur le processus de manière générale.
Pour schematiser, explique notre expert en aviation civile, « prenons un exemple simple : La construction du tronçon Etsouali – Ngo. L’entreprise adjucataire nous dit que les travaux se feront en 4 mois. À la date du démarrage, le 5 mars 2023, théoriquement la fin des travaux est prévue le 5 juillet 2023.
Mais s’il pleut abondamment au cours de cette période ou si il y a un retard d’acheminement du matériel de construction sur le site, du fait des imprévus, la date de livraison de l’ouvrage sera t-elle encore respectée? évidemment non. Le processus de certification d’un avion est exactement pareil.
La reprise des vols Ecair à la fin du mois de mars 2023 sera donc renvoyée aux calendes grecques, sauf si la compagnie s’offre un avion en mode leasing. Ce qui constituera des dépenses supplémentaires au moment où Ecair a besoin d’argent pour se relancer.
A. Ndongo, journaliste économique et financier