Au Congo-Brazzaville, près de 2,9 millions d’électeurs sont appelés, ce dimanche 9 juillet, à choisir leurs 151 députés pour les cinq prochaines années. Au total, un peu plus de 2 000 candidats sont en lice. Le parti congolais du Travail, formation du président Sassou-Nguesso, est largement favori. Cette dernière contrôle les deux tiers de l’Assemblée sortante, avec ses alliés. Ses adversaires sont partagés entre ceux qui ont choisi de concourir et ceux qui ont décidé de boycotter le scrutin.
Représenté dans l’Assemblée sortante, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) – ancien parti de Pascal Lissouba – a décidé de jouer à nouveau le jeu électoral. La formation de Pascal Tsaty Mabiala présentera des candidats dans neuf des douze départements du pays.
Même chose pour l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki), malgré les querelles internes qui perdurent, depuis le décès de Guy-Brice Parfait Kolélas, en mars 2021, au moment de la présidentielle. « Ce n’est pas évident de nager dans une mare de crocodiles », disait-il en 2017 pour dénoncer les résultats « étonnants » des précédentes législatives.
Mais contre la « politique de la chaise vide », ses successeurs ont décidé de tester l’eau une nouvelle fois… Tout comme Claudine Munari, figure de l’opposition, qui défiera la ministre Jacqueline Claudia Mikolo, dans la circonscription de Mouyondzi.
Malgré des concertations politiques organisées, début mars, à Owando, fief du chef de l’État, le processus électoral n’a pas convaincu d’autres formations qui ont choisi de boycotter le scrutin.
La Fédération de l’opposition congolaise – une dizaine de partis regroupés derrière Clément Mierassa – estime ainsi que « les jeux sont faits d’avance ». Même chose pour les formations des ténors Jean-Jacques Serge Yhomby Opango et Mathias Dzon.
Le parti au pouvoir favori
Le PCT, au pouvoir, et ses alliés sont présents partout. Dans 25 circonscriptions électorales, des candidats du PCT se présentent même seuls sans adversaires. C’est le cas du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, dans une circonscription de Pointe-Noire, la capitale économique.
Dans l’ensemble le PCT a 127 concurrents contre 45 pour l’UPADS, première formation d’opposition, et 32 pour l’UDH-Yuki. Marjoritaire depuis 2002, le PCT est parti pour renforcer et conserver son emprise sur le parlement, au terme de ce processus, analyse notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial.
Officiellement, le scrutin de ce jour doit se dérouler entre 7h et 18h, heure locale, dans plus de 6 500 bureaux, sous l’œil de plus de 3 000 observateurs dont une cinquantaine envoyés par l’Union africaine et la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale).
On compte aussi de nombreux candidats indépendants. La principale interrogation de ce scrutin concerne la participation, très basse, il y a 5 ans. Ces législatives sont couplées à des élections locales. Ainsi, plus de 1 450 conseillers locaux et municipaux sont à élire.