UDPS : Jean-Marc Kabund de plus en plus isolé !

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Le président par intérim du parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), et vice-président de l’Assemblée nationale, qui voit le cercle autour de lui se rétrécir chaque jour, reste comme un homme seul, déplumé et perdant une grande partie de son soutien.

Après avoir été lâché par certains députés de l’Union sacrée qui disent attendre la session prochaine pour lui régler les comptes, en cas de non-concrétisation de ses menaces de démissionner de son poste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund voit de plus en plus son cercle se rétrécir.

Cette fois-ci, ce sont les secrétaires nationaux de l’UDPS et leurs adjoints qui le désavouent et lui retirent leur confiance.

Dans une communication faite le 21 janvier, trente-sept secrétaires nationaux du parti présidentiel et leurs adjoints réitèrent leur soutien au chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et désavouent par la même occasion le président par intérim de leur formation politique et vice-président de la chambre basse du Parlement, Jean-Marc Kabund. Les signataires lui reprochent la « répétition d’un comportement inacceptable envers le chef de l’Etat », « les actes ignobles et de barbarie causés en s’attaquant à la Garde présidentielle », « la mise en circulation des vidéos avec intention de ternir l’image de marque de l’autorité suprême de la nation », ainsi que son « adresse subversive dans laquelle il appelle les combattants à lui faire allégeance pour le suivre dans sa nouvelle vision politique en opposition au pouvoir en place et aux statuts du parti ».

La messe est déjà dite !

L’opinion se rappellera les paroles de l’ancien directeur de cabinet du président Félix-Antoine Tshisekedi, Vital Kamerhe, à sa famille, avant la dernière audience de sa condamnation dans le cadre du procès du programme des Cent jours du chef de l’Etat. Cette dernière soirée avant le prononcé du verdict, Kamerhe aurait averti son épouse et ses enfants de l’issue fatale de ce procès. « La messe est déjà dite », leur aurait-il dit, selon lui-même.

Pour Jean-Marc Kabund également, les choses sont en train de se préciser, malgré que lui-même ait fait le rétropédalage, par rapport à sa démission dont il avait annoncé avec pompe le dépôt de la lettre au bureau de l’Assemblée nationale.

Les secrétaires nationaux de l’UDPS et leurs adjoints disent ne pas pouvoir restés indifférents face à ce « comportement peu modeste de M. Jean-Marc Kabund ». Renouvelant leur attachement à Félix Tshisekedi et leur accompagnement dans son mandat, ils ont également affirmé avoir pris acte de la démission unilatérale de Jean-Marc Kabund. Ils ont rappelé que celui-ci n’a consulté ni le chef de l’Etat moins encore le parti, tombant ainsi sous le coup d’un « manque de respect et/ou de chantage à l’endroit de la haute autorité de référence du parti ». « Pour ce motif, nous condamnons cette attitude et le désavouons. Par conséquent, lui retirons toute confiance », ont déclaré les secrétaires nationaux de l’UDPS et leurs adjoints.

Les signataires de la déclaration demandent, par ailleurs, aux députés nationaux et provinciaux ainsi qu’à toute la base de l’UDPS d’en tirer toutes les conséquences politiques et de droit. Ils en appellent également aux combattants de rester mobilisés et vigilants, dans l’attente de nouvelles orientations. Ces responsables de l’UDPS ont, enfin, renouvelé leur soutien à l’armée, particulièrement à la Garde présidentielle, à la police et aux services de sécurité, avec lesquels ils doivent travailler en harmonie, pour la paix sur l’ensemble du pays.

Las carottes sont-elles cuites pour Kabund ? C’est le cas de le dire, parce que l’homme est de plus en plus isolé et les derniers verrous risquent de sauter d’ici peu, pour lui permettre d’écrire une autre page de son histoire sociale et politique. Sa garde, rappelons-le, a eu une altercation, il y a près de deux semaines, avec un élément de la Garde présidentielle qu’elle a maîtrisé, désarmé et amené devant la justice militaire. En représailles, la Garde présidentielle serait allée vandaliser la résidence du vice-président de l’Assemblée nationale, qu’elle a accusé d’avoir donné l’ordre aux policiers commis à sa garde d’humilier un de ses éléments commis à la garde d’un membre du chef de l’Etat, et, par là, tout le corps. Jean-Marc Kabund, dont cet acte sur la voie publique de Kinshasa n’est pas le premier du genre, avait annoncé qu’il allait introduire, en début de la semaine dernière, sa lettre de démission au bureau de l’Assemblée nationale. L’opinion a été surprise que celui qui avait annoncé avec pompe et fermeté sa décision, rétropédalant, ne l’a jamais concrétisée. Et depuis, des réactions vont dans le sens de pousser Jean-Marc Kabund à agir comme préalablement annoncé.