Seul chemin de fer entre Brazzaville et l’Atlantique, le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) reste la colonne vertébrale de l’économie congolaise, un bijou qu’il faut sauvegarder à tout prix. L’État, qui en est le principal propriétaire, espère voir le bout du tunnel. Mais comment, dès lors que cette société est dirigée maintenant par les congolais et un sujet libanais à travers des contrats qui n’honorent pas la taille et la responsabilité qu’a celle-ci vis-à-vis du gouvernement. Cette société, est devenue pour certains, le siège des antivaleurs de haute portée.
On n’en parlera pas assez de la mauvaise gouvernance au CFCO. Cette mauvaise gouvernance est tout d’abord morale. Car, comment comprendre que des cadres nommés pour la bonne gestion du portefeuille public, passent tout leur temps à réfléchir sur comment faire couler ce monument national en mettant en avant leurs intérêts égoïstes.
D’après nos investigations, nos recherchistes ont constaté que la comptabilité au sein du Chemin de Fer Congo-Océan fonctionne à double vitesse, c’est-à-dire, deux comptabilités distinctes à travers deux caisses dont l’une revient au CFCO et une autre à la compagnie Leader Construction gérée par un certain Tareck au nom d’une convention de réparation des wagons signée entre les deux structures qui lui donne mandat de faire transporter ces marchandises en cas de besoin et non de les gérer.
Mais à la surprise générale des usagers du chemin de Fer Congo-Océan, Monsieur Tareck, de nationalité libanaise et patron de la société Leader Construction vend maintenant les Wagons et fait les encaissements par le biais de sa structure en mettant ainsi en difficulté les forestiers nationaux, qui ne savent plus à quel Saint se vouer sinon pleurer de leur propre sort.
Une anarchie financière comme à une certaine époque
Constat fait, le libanais Tareck qui a une autre société au nom de Build Company, priorise et vend les wagons du CFCO à des sociétés forestières de la République Démocratique du Congo (RDC) et laissant pourrir le bois des forestiers congolais. Il est à noter que le bois qui revient de la RDC ne rapporte rien aux caisses de l’État qui plutôt, vont dans les caisses de Leader Construction dont l’État Congolais ne saura rattraper. Les forestiers qui payent les taxes au Congo n’arrivent plus à transporter leurs bois parce Monsieur Tareck réquisitionne tous les wagons, les mobilise à sa guise pour vendre aux sociétés forestières de la RDC afin de transporter le bois en transit qui quitte la RDC. Ce qui est énervant dans cette affaire est que, les forestiers congolais payent les taxes d’abattage mais leurs bois est entrain de moisir dans les gares du Chemin de fer. Et là, on parle de la relance économique au Congo. Comment cela est-ce possible, si on ne donne pas la priorité aux nationaux ? L’État doit regarder ce problème. Car, malgré de nombreuses alertes des forestiers aux élus du peuple, partant du Sénat, à l’Assemblée nationale, jusqu’au ministère de tutelle, rien ne bouge. Qui est donc complice de ce deal ?
Le CFCO a-t-il perdu son autonomie de gestion ?
La question des créances encaissées par ces entreprises partenaires au détriment des caisses du Chemin de fer Congo-Océan se pose aujourd’hui avec acuité. En effet, la crise que traverse le CFCO et les forestiers nationaux a permis de parvenir à la compréhension de l’ampleur des détournements de la part des cadres occupant les postes sensibles de gestion comptable et financière de cette société qui sabotent cet outil de développement de l’économie congolaise et de surcroit le projet de société « ensemble poursuivons la marche vers le développement » de son excellence Denis Sassou N’Guesso, président de la République qui, dans son dernier discours d’investiture précisait je cite : « (…) Votre choix m’honore et m’engage. Soyez assurés que je mettrai tout en œuvre pour répondre à vos attentes et à vos exigences. En ce qui me concerne, le travail ne s’arrêtera pas.Je veux un Etat protecteur, un Etat de droit, où la gouvernance publique opère dans la transparence et sous le contrôle des élus du peuple.Je veux un Etat protecteur qui restaure son autorité et qui réforme son administration. Et que face aux délits économiques, quels qu’ils soient, il n’y aura ni menus fretins, ni gros poissons. Tout passera dans la nasse du droit et de la justice. Seule prévaudra la loi ».fin de citation
C’est dire donc que ce Tareck qui assiste même aux réunions du CFCO chaque matin à Pointe-Noire, qui récolte l’argent de l’Etat congolais alors qu’il a une convention pour réparer les wagons et qui lui donne la possibilité de transporter sa marchandise en cas de besoin, cependant, ne lui donne pas le droit de vendre les wagons du CFCO, doit passer dans la nasse du droit et de la justice. Aux autorités de la République de sauver cette République par le biais du CFCO.
Pour rappel, l’enquête qui est en cours déterminera dans nos prochaines publications les documents comptables de taxation de M. Tareck aux sociétés de la RDC, aux entreprises chinoises, aux quelques forestiers dont il estime faire à sa guise.
Affaire à suivre