Les gestionnaires refusent de coopérer à l’enquête de l’Inspection générale de l’Enseignement !Le Ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation ne pipe mot !
Le budget indicatif de la campagne des examens d’Etat 2020 pour le compte du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation était de six milliards de francs CFA. La campagne des examens terminée, il est bon qu’on fasse les comptes.
A défaut d’un DAF au cabinet, c’est le Conseiller financier qui s’en occupe : réception des fonds au Trésor et redistribution, selon les rubriques.
Les deux gestionnaires concernés se font indisponibles depuis un mois. Un, semble-t-il, hospitalisé dans une clinqué de la place, s’est volatilisé dans les airs. Ses liens familiaux avec le ministre lui donnent certainement les ailles.
Le percepteur du Trésor public détaché à la DEC est devenu muet depuis que l’enquête a été lancée.
Les examens d’Etat sont une importante source de recettes publiques. Cette année, les inscriptions aux examens ont rapporté à la DEC près de 80.000 candidats au BAC fois 10.000 francs CFA. Et le BEPC, plus de 105.000 candidats fois 5.000 francs CFA. Mais, en dehors de ces sommes, qui doivent arriver au Trésor public, le gouvernement alloue chaque année un budget précis et costaud pour la campagne des examens d’Etat.
Malheureusement très souvent, cet argent profite à beaucoup de responsables dans la chaîne de dépenses. Et tous les ministres qui y sont passés le savent bien.
Par exemple, les enveloppes, les feuilles, le matériel informatique et les malles qui sont commandées chaque année, ne sont pour la plupart du temps que du recyclage (des soudeurs qui remettent des malles en état). Mais à coup des milliards.
Et puis, le nombre de jurys et de chefs de centres des examens est une vraie mascarade : là où la liste officielle en prévoit trois, c’est un seul qui arrive. Mais les frais de mission sont totalement décaissés.
Depuis toujours, le ministère dénonce l’absence d’un rapport financier. Mais personne ne fait l’enquête. Donc c’est pour la première fois qu’un contrôle de cette envergure a lieu au Congo dans le secteur.
Les puristes reprochent cependant à l’Inspecteur général de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation (IGEPSA) le fait de n’avoir pas associé le ministre dans son initiative. Il devrait également écrire au DG du Trésor public pour demander l’accès à tous les documents nécessaires établis à la DEC. Va-t-il réussir seul ?
En tout cas, fier de son initiative, l’inspecteur général a donné un délai ferme aux gars de la DEC pour lui filer toutes les pièces sollicitées. Sinon…sinon quoi?
Arsène Severin