[ Tribune ] : Monsieur le Président, aimez-vous vraiment le Congo?

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Monsieur Denis Sassou Nguesso, vous êtes notre chef d’état et je conçois que les règles de bienséance s’imposent dans le ton quand on vous parle.




Nous ne serons pas défaillants sur ce plan-là, mais le démocrate que vous êtes sensé être concevra à son tour que quelques évidences qui singularisent votre penser et votre agir vous soient révélées publiquement en ce qu’ils obligent ce pays dont on rit partout et qu’on plaint avec une cruelle pitié.

En 32 ans de pouvoir, y a-t-il un dossier que vous avez fait avancer sur les besoins premiers des populations, à savoir la santé, l’école, l’eau et l’électricité ? Et les routes, combien de kilomètres qui aient brisé des enclavements et interconnecté les localités entre elles pour faciliter les échanges entre les populations ?




Écoles primaires sans latrines et pas plus de toilettes publiques dans les centres villes non plus ? Combien d’usines, entendons par là, même une biscuiterie, une fabrication de bougies et d’allumettes ? Les équipements sportifs pour permettre aux enfants de faire émerger des Mbappé ? Où sont les prix du Président pour stimuler la peinture, l’écriture, le théâtre et le cinéma ? Combien d’échangeurs, combien de beaux quartiers à Brazzaville comme à Pointe Noire avec des routes de quartiers bitumées bien-entendu ?

L’école publique incontestablement indigente meurt devant l’hydre de l’école privée qui au contraire d’une idée reçue, n’améliore pas le niveau des élèves. On vous connaissait le bonheur des slogans creux, tous suivis d’échecs.

Etiez-vous obligé, point culminant de tout, de lancer le leurre aujourd’hui provocateur de la lutte contre les anti valeurs, ayant promu par ailleurs des prédateurs financiers contre lesquels vous n’avez rien entrepris et dont  la frénétique fièvre à l’enrichissement a vidé les caisses, plombé l’économie, ne faisant plus des Congolais que des pauvres hères qui ne savent plus que faire pour nourrir leurs familles.




Aussi, dans toutes vos sorties médiatiques, vous faites l’apologie de la diversification de l’économie par l’agriculture. Et pourtant la réalité montre que notre pays, qui ne craint rien de ses voisins immédiats et qui devait être le fer de lance de l’agriculture moderne en Afrique, compte plus de chars de combat et autres engins militaires que les tracteurs agricoles. Triste constat !

Aucun président, même le plus borné s’il s’en trouve en Afrique, n’a fait pire. Un prix Nobel d’incompétence et de pillard cynique devrait être un bon tarif pour saluer votre obligeance en la matière.

Vos enfants qui ont de quoi tenir, font des trous de gruyère dans le fromage national. Rien ne leur résiste. Partout, ils essaiment la fleur à la bouche. Dans un pays de sachants  à la poële,  un de vos enfants serait à l’origine de la trouvaille du judoka togolais qui ne l’ayant jamais expérimenté dans son pays, serait la lumière qui vienne analyser la salive des congolais pour la traque du covid-19.
En matière de pillage, il serait régressif dirait-on, de passer du vol en vase clos à une autre forme qui permettrait d’enrichir de médiocres étrangers.




Tout cela, à part une innocence de nourrisson, peut s’entendre comme un bilan extrêmement calamiteux ! Or, votre parti valide tout cela et vous demande bombinettes sous les bras, de soumettre les élections pour que la fête des tenants  de la place de la faucille et du marteau, continuent à étaler l’incurie d’un parti où la réflexion avancée n’a pas droit de cité, seul compte le pouvoir détenu pour construire des maisons aux maîtresses, propension qui fait consensus chez tous là-bas.

Qui ne vous comprendrait pas comptable d’un tel désastre que vous vous éloigniez de la direction des affaires de notre pays ou pas ? Les hiérarques de votre parti qui soit en apesanteur sur la réalité soit pour continuer à en profiter disent que vous êtes le meilleur et que personne ne vous arrive à la cheville. Ce délire collectif hallucinant pour le moins, renseigne sur l’intellectuelle incapacité qu’à ce parti à faire triompher  le moindre rien sur le registre des principes et des valeurs.
Ils vous exploitent allègrement car vous vous salissez les mains et à l’heure de rendre des comptes comme pendant la conférence nationale, arguant d’une nouvelle conscience, ils vous planteront.




Terminons cette lettre ouverte par une question simple :
Ayant fait du Congo un dernier de la classe, aimez-vous vraiment ce pays ? Sinon, quel mal vous a-t-il fait que vous lui faites expier, perdant de vue que l’on ne peut pas éternellement soumettre un pays ?

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen