Le pangolin est le mammifère le plus trafiqué au monde, ce qui en fait une espèce en danger d’extinction. Nous célébrons ainsi chaque année, précisément le troisième samedi du mois de février, la journée mondiale du pangolin. Cette année 2022, elle a lieu le 19 février.
Le but de cette journée est de sensibiliser les populations et les gouvernements sur les méfaits de la chasse et du commerce illégal des pangolins ainsi que les mesures mises en œuvre pour empêcher l’extinction complète de cette espèce animale intégralement protégée.
Les pangolins ont des mécanismes de défenses qui n’offrent que très peu ou pratiquement aucune protection contre les braconniers. Lorsqu’il est menacé, l’animal qui est recouvert d’écailles cornées et se chevauchant, se recroqueville en boule, comptant sur ses écailles pour se protéger, ce qui facilite le travail des braconniers.
En 2016, toutes les huit espèces de pangolins ont été inscrites à l’Annexe I lors de la 17e conférence des parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cela signifie que le commerce international de toute forme de pangolin est strictement interdit. Cependant, sa vente illégale vers certains pays d’Asie reste, malgré tout, en forte progression.
Le PALF (Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage) fait partie du réseau EAGLE (Eco Activists for Governance and Law Enforcement), présent dans 9 pays africains et luttant ensemble avec les gouvernements de ces pays pour une application efficace de la loi en ce qui concerne la criminalité faunique. L’organisation à la base de cette réplication de projets collaborant avec les Ministères de l’Economie Forestière et les gendarmes et autres forces de l’ordre pour appliquer la loi aux trafiquants de faune sauvage est LAGA au Cameroun.
LAGA a d’ailleurs assisté ce mois-ci les autorités camerounaises dans l’arrestation d’un présumé trafiquant qui a été interpellé le 8 février à Yaoundé, en possession de 331 kg d’écailles de pangolin représentant 1.600 pangolins abattus. En 2017, une opération similaire avait été effectuée et avait aboutie à l’arrestation de deux ressortissants chinois avec plus de 5 tonnes d’écailles de pangolin. La saisie a été la plus importante saisie jamais réalisée dans la sous-région de l’Afrique centrale et la cargaison illégale a été interceptée alors qu’elle était sur le point d’être expédiée en Chine, un pays considéré comme la principale destination des écailles quittant la région.
En 2019, les douanes vietnamiennes ont saisi plus de deux tonnes d’ivoire et d’écailles de pangolin, dissimulées dans un bateau en provenance du Nigeria, un des pays d’Afrique qui participe le plus à la contrebande d’or blanc, une information relayée par les médias locaux.
Au Congo, plusieurs trafiquants d’écailles de pangolin ont été interpellés ces dernières années par les agents des Directions Départementales de l’Economie Forestière de Brazzaville, de la Lékoumou, la Sangha et de la Likouala avec le concours des éléments de la Gendarmerie Nationale et l’appui du PALF (Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage). Les présumés auteurs de ces délits ont été condamnés pour certains et pour d’autres les procès à leur encontre sont toujours en cours.
Il est important de noter que les pangolins sont intégralement protégés au Congo et que la loi sur la faune sauvage interdit toute forme de détention et de commercialisation de cet animal. Les contrevenants de cette loi encourent des peines allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme et d’une amende allant jusqu’à cinq millions (5.000.000) de FCFA.
Signalons que le pangolin pourrait être une source de maladies transmissibles à l’homme. Ainsi, l’enjeu de la préservation de cet animal, au regard aussi des risques sanitaires que présente sa consommation, se présente telle une urgence mondiale afin non seulement de sauvegarder l’espèce, mais aussi de protéger la santé publique.