Ce week-end, le renseignement militaire américain a affirmé que l’armée russe avait encore accentué sa concentration de troupes aux portes de l’Ukraine. Des affirmations que les autorités de Kiev ont accueillies avec grande prudence.
L’entourage du président Volodymyr Zelensky a appelé à se méfier des « prévisions apocalyptiques ». « Les chances de trouver une solution diplomatique sont considérablement supérieures à celles d’une nouvelle escalade », a ainsi estimé son ministre des Affaires étrangères. Les dirigeants ukrainiens semblent vouloir miser sur la diplomatie internationale, pour faire redescendre la tension à la frontière avec la Russie.
Dimanche après-midi, plusieurs centaines de personnes ont arpenté les rues de Kiev, lors d’une « Marche de la Solidarité » organisée par des ressortissants étrangers de la capitale, en soutien à la souveraineté et au droit à la sécurité de l’Ukraine, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan.
Néanmoins, un frisson continue de passer sur l’échine des Ukrainiens, car les sources de renseignement ouvert confirment que ce week-end, l’armée russe a acheminé de nouvelles brigades tactiques en Biélorussie, à vol d’oiseau, à 300 kilomètres de Kiev. Ce à fin de « manoeuvres militaires » conjointes avec la Biélorussie, selon Moscou.
Par ailleurs, les Républiques séparatistes auto-proclamées de Donetsk et de Louhansk se mettent à diffuser massivement de fausses informations, selon lesquelles les Ukrainiens bombardent leur territoire. Des faits qui ne sont pas confirmés par les observateurs internationaux.
Ce dimanche, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré qu’en cas d’escalade dans le Donbass, Moscou et Minsk apporteraient, une « réponse commune », militaire et énergétique. Un signe qu’on est encore très loin de l’apaisement.
Kiev encerclé en 48 h
Le renseignement militaire américain a affirmé que le Kremlin disposait désormais de 70% du potentiel militaire nécessaire pour envisager une invasion territoriale à grande échelle, vers la mi-février. Il pourrait encercler Kiev et renverser le président Volodymyr Zelensky en 48 heures.
Le conflit aurait un coût humain considérable avec le risque de provoquer la mort de 25 000 à 50 000 civils, de 5 000 à 25 000 soldats ukrainiens et de 3 000 à 10 000 soldats russes. Il pourrait aussi causer un afflux d’un à cinq millions de réfugiés, principalement vers la Pologne, selon la même source.
Renforts américains arrivés en Pologne
Les premiers contingents de soldats américains sont arrivés samedi et dimanche en Pologne, où le président américain Joe Biden a décidé d’envoyer des renforts pour défendre les pays de l’Otan « contre toute agression ». Les États-Unis n’ont pas envoyé ces troupes « pour déclencher une guerre » contre la Russie en Ukraine, a assuré dimanche Jake Sullivan, le conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité nationale. Les États-Unis ont annoncé déployer 3 000 militaires en renfort en Europe.
Le président français Emmanuel Macron va prendre la direction de Moscou ce lundi pour rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine, avant de se rendre à Kiev mardi, espérant faire redescendre la tension à la frontière entre les deux pays.