Sahara occidental: la colère de l’Algérie après l’annonce de Donald Trump

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« Des manœuvres étrangères qui visent à déstabiliser l’Algérie » : le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a commenté en ces termes ce samedi 12 décembre la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, et la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental. Le président américain sortant, Donald Trump, en a fait l’annonce jeudi soir.




Depuis quarante ans, l’Algérie soutient le Front Polisario, mouvement politique armé, qui demande l’indépendance du Sahara occidental, territoire considéré « non-autonome » par les Nations unies et occupé par le Maroc.La récente décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental fait monter la tension d’un cran dans toute la région.




En l’absence du président Abdelmadjid Tebboune, pour des raisons de santé, le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad ne mâche pas ses mots. « Il y a maintenant une volonté de l’entité sioniste de se rapprocher de nos frontières », a-t-il déclaré. Pour lui, la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, ainsi que la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, sont deux coups d’une même partie d’échecs dont l’objectif est d’affaiblir la position algérienne dans la région.

L’Algérie prête à assumer ses responsabilités

Depuis le 13 novembre, les tensions ont repris entre le Front Polisario, mouvement politique armé qui demande l’indépendance du Sahara occidental, et le Maroc, après que Rabat a envoyé des soldats à l’extrême sud de ce territoire pour déloger des militants sahraouis. Dans ce conflit, l’Algérie entend assumer ses responsabilités. Déjà dans son numéro de décembre, la revue de l’Armée nationale populaire (ANP) se dit « contrainte d’assumer ses obligations régionales », compte tenu de son soutien immuable à « toutes les causes justes ».

Dans un communiqué publié ce 12 décembre après-midi, le ministère algérien des Affaires étrangères rappelle quant à lui que « le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu’à travers l’application du droit international ».