« L’Europe finance des exploitants qui détruisent les forêts » accuse Greenpeace

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Greenpeace a appelé lundi l’Union européenne à arrêter l’importation du caoutchouc issu de la destruction des forêts tropicales au Cameroun.

Dans le sud du Cameroun, pays d’Afrique centrale, quelque 10 000 hectares de forêt tropicale ont été rasés ces dernières années dans le cadre de l’exploitation du caoutchouc par une multinationale singapourienne Halcyon Agri et sa filiale camerounaise, Sudcam.

Selon Greenpeace, cette activité est à l’origine de la déforestation et menace la réserve du Dja, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. L’exploitation de caoutchouc a également causé le déplacement de certains autochtones, dont les Pygmées.

Lundi, plusieurs dizaines de militants de l’ONG ont manifesté devant la représentation de l’UE à Yaoundé pour dénoncer le soutien de l’institution à l’importation du caoutchouc, estimant que cette activité est source de déforestation. Cette mobilisation devant la délégation de l’UE à Yaoundé intervient alors que la Commission européenne à Bruxelles élabore les articles d’une nouvelle loi sur l’importation de produits de base liés à la déforestation et à la dégradation des forêts.

Les Européens ne peuvent pas voter d’une main pour un New Deal vert et utiliser l’autre pour acheter des matières premières ou financer des plantations qui effacent nos forêts et déplacent nos populations explique Thade Nkolo, leader des Pygmées.

Le caoutchouc issu des exploitations de Sudcam est traité et commercialisé sans aucun scrupule sur les marchés du monde entier, y compris ceux de l’UE, s’est indigné Greenpeace qui affirme que des banques européennes financent les plantations de l’exploitant de ce caoutchouc. La Deutsche Bank a ainsi octroyé à Halcyon Agri, en juillet 2020, un prêt de 25 millions de dollars, selon l’ONG.