L’enseignant en Littérature orale de la langue Kongo à l’Université Marien Ngouabi, Auguste Miabeto, aujourd’hui à la retraite, déclare que l’identité d’un peuple c’est la langue, car elle permet l’appréhension de tout savoir. D’où la nécessité d’œuvrer à perpétuer les langues maternelles qui courent actuellement le risque de disparaître.
La langue maternelle est le facteur de développement de l’enfant, d’où l’importance d’inculquer et d’apprendre aux enfants les langues et cultures régionales », souligne l’enseignant Miabeto, à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle.
Pour se faire, il plaide pour la refonte des programmes d’enseignement scolaire qui devraient prendre en ligne de compte les enseignements des langues maternelles depuis le cycle primaire, jusqu’au cycle supérieur premier degré.
Une habitante de Brazzaville Ngouaka Irène souligne que « l’une des causes de la disparition des langues maternelle est la colonisation et l’influence des parents sur leurs enfants. Plusieurs parents n’aiment pas entendre leurs descendants s’exprimer en langue d’origine. Personnellement, j’apprends à mes enfants à parler la langue maternelle pour que ceux-ci n’oublient pas d’où ils viennent ».
De son côté, Moussa Nkouezi, enseignant retraité déplore le fait que les langues maternelles qui étaient autrefois des bases de nos enfants sont actuellement en voie de disparition parce qu’elles sont de moins en moins parlées dans la société. Dire bonjour et même tenir une conversation en langue maternelle deviennent de nos jours difficiles pour la plupart des enfants.
La disparition des langues qui se constate dans presque tous les pays du monde est un facteur inquiétant pour la quasi-totalité des congolais. Les pertes de valeurs culturelles des langues maternelles appellent à la réflexion pour sauver ces langues vernaculaires qui risquent malheureusement s’effriter, en cédant de ce fait la place à une civilisation en masse, prédominée par les langues internationales.