« Or noir contre or jaune ». Voilà la bataille qui se déroule au cœur du petit pays de l’Afrique centrale dont le sous-sol recèle de matières premières. Alors que le métal jaune enfonce plafond sur plafond, Brazzaville continue de creuser son sillon de pétrole. Total Energies prend une nouvelle fois le large au Congo-Brazzaville (Jeune Afrique et AFP, 1er septembre 2025). C’est le primat de l’or noir sur l’or jaune.
Pierre qui roule…
Brazzaville a donné carte blanche à Pierre Oba sur les recettes tirées de l’exploitation de l’or jaune. Brazzaville a jeté son dévolu sur l’or noir au détriment de l’or jaune, faisant ainsi une passe en or à Pierre Oba, au moment où le paiement des salaires des agents de l’Etat est devenu un « casse-tête » a avoué sans rire Christian Yoka. Au Congo-Brazzaville, les minerais ne comptent que pour quantité négligeable dans la richesse nationale. Les exportations minières représentent 155 millions de dollars, soit environ 91 milliards FCFA, et 0,06% du total des revenus du secteur extractif. En matière d’industrie minière, le Congo-Brazzaville est donc toujours en phase de développement avec une seule société en phase de production effective, à savoir la Société de recherche et d’exploitation minière, installée à M’Fouati, dans le département de la Bouenza (Les dépêches de Brazzaville, 11 janvier 2022).
Les métaux
Le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Gilbert Ondongo, Rigobert Roger Andely, Jean-Baptiste Ondaye et aujourd’hui Christian Yoka, Ludovic Ngatsé n’ont pas rompu avec les vieux démons. La stratégie de développement fondée exclusivement sur l’exploitation du pétrole et des espèces sylvestres persiste. La diversification de l’économie, prônée par les institutions de Bretton Woods, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) et gage de l’essor du Congo-Brazzaville, est balbutiante. Le sous-sol de ce pays, le Congo-Brazzaville, membre de la CEMAC, étranglé par la dette, asphyxié par le chômage, miné par les malversations financières et rongé par la corruption (L’Humanité, 3 septembre 2025), qui regorge pourtant de minerais rares, reste sous-exploité. Presque abandonné. Des exploitations minières opérées par des sociétés chinoises avec la complicités des autorités du Congo-Brazzaville échappent à la comptabilité nationale, en ces temps de disette financière. Le pote de Denis Sassou Nguesso, Pierre Oba, qui adore les pierres, arbore un sourire en or. L’or a grimpé en flèche pour atteindre un nouveau sommet historique, surpassant son dernier record d’avril, dans les premiers échanges en Asie mardi 2 septembre. L’or s’est envolé à 3 501,59 dollars (soit 2989,75 euros) l’once (31,1 grammes), dépassant son précédent record d’avril, de 3 500,10 dollars (soit 2988,47 euros), à l’époque porté par l’incertitude entourant la politique commerciale américaine (Le Monde, 2 septembre 2025).
Prompt à foncer vers tout ce qui brille, le Congo-Brazzaville dont l’économie a été mise en coupe réglée a, curieusement du mal à opérer une ruée vers l’or. Histoire de ne pas faire de l’ombre au tout puissant Ministre des Mines. Voilà un manque à gagner préjudiciable aux caisses du Trésor public dirigé par l’inamovible Albert Ngondo et Steve Ibovi Olessongo et qui laisse de marbre l’administration Sassou Nguesso et les membres du clan à l’instar d’Isidore Mvouba, au teint jaune or, renifleurs de pétrocfa. Comme les pourceaux de La Bible, ils doivent certainement prendre l’or pour des lentilles.
Benjamin BILOMBOT BITADYS