Les suspects résident en Île-de-France, rapporte « Le Parisien ». Ils ont été mis en examen pour « escroquerie et blanchiment en bande organisée ».
Un ministre congolais délesté d’une somme astronomique après une fraude bancaire. Ce haut dignitaire de la République du Congo s’est fait dérober plus de 400 000 euros après le piratage de son compte à la Société générale. « Entre 60 et 75 virements », vers des « comptes au Royaume-Uni, en Irlande, en Autriche et en France », d’après une source proche de l’enquête, rapporte l’Agence France-Presse, qui confirme les informations du Parisien en kiosque vendredi 21 mai 2021. La banque française a déposé une plainte, avant qu’une enquête ne soit ouverte et confiée à la brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ).
Selon les enquêteurs, la bénéficiaire présumée des transactions frauduleuses vers la France se prénommerait Betty T. Déjà connue des services de police pour faits d’escroquerie, cette femme est soupçonnée d’avoir retiré en espèces une dizaine de milliers d’euros. Une somme créditée à partir de ces opérations frauduleuses. Betty T. a été placée en garde à vue le 29 mars, pendant 48 heures. Puis, le 31 mars, elle a été mise en examen pour escroquerie et blanchiment en bande organisée, et placée sous contrôle judiciaire, d’après une source judiciaire relayée par nos confrères
Dans le cadre de son audition, Betty T. a déclaré avoir agi à la demande d’un certain « Michel », dont elle ne connaîtrait que le numéro de téléphone. D’après les policiers de la BFMP qui ont examiné cette ligne téléphonique, plusieurs personnes auraient composé ce numéro. L’un de ces témoins indique quant à lui que cette ligne serait utilisée par un certain Antonio O.
Cinq identités différentes
L’interpellation d’Antonio O. a eu lieu le 10 mai. Après 24 heures de garde à vue, l’individu a été déféré, puis mis en examen le 12 mai pour escroquerie et blanchiment en bande organisée. Lors de sa garde à vue, cet homme a contesté les faits qui lui sont reprochés. « Je cherche à travailler, pas à escroquer les gens », a-t-il déclaré face au juge des libertés de la détention (JLD), rapporte Le Parisien. Et d’ajouter : « Les coupables sont dehors. » Si Antonio O. prétend être un ressortissant angolais de 41 ans, les détails de son identité restent incertains. En effet, des faux documents d’identité ainsi que quatre téléphones ont été saisis à son domicile, situé à Vaujours (Seine-Saint-Denis). Le suspect a utilisé cinq identités différentes.
Antonio O. est soupçonné d’avoir accompagné Betty T. lorsque cette dernière a procédé aux retraits en espèces. Une hypothèse à laquelle son avocate, maître Amandine Sbidian, a ainsi réagi, devant le juge des libertés et de la détention : « Aucune vidéo ni aucun autre élément ne prouvent ces affirmations. » Avant de déclarer : « La description que Betty T. fait de mon client ne colle pas : elle parle d’un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux blancs, avec des lunettes de vue. Ce n’est manifestement pas lui. » L’enquête est toujours en cours. L’homme a été placé en détention provisoire à l’issue de sa mise en examen pour « accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données, escroquerie et blanchiment en bande organisée », a précisé une source judiciaire à l’Agence France-Presse.