La pagaille qui règne au CHU de Brazzaville depuis des années trouve ses ramifications dans la famille Sassou Nguesso dont certains membres perçoivent 30 % des recettes de cet établissement hospitalier. C’est l’une des raisons qui pousse à Denis Sassou Nguesso de garder son mutisme dans cette affaire qui concerne pourtant la santé du peuple qu’il dit servir et qui parait-il l’aime. La santé et la mort des Congolais sont des business très rentables pour les bénéficiaires. En un mot, le CHU a beaucoup d’actionnaires naturels n’ayant investis aucun franc, mais qui gagnent des sous, d’où la perpétuation de la mafia.
A la moindre pagaille dans la sécurité présidentielle, des mesures sont prises aussitôt. Quand un opposant menace la tranquillité du pouvoir, il était neutralisé sans états d’âme, mais la santé des Congolais n’a jamais été une obsession pour le pouvoir de Mpila. Ces sangsues qui dirigeant le Congo se sont choisis chacun une pompe à fric.
Le pétrole est le domaine exclusif de Sassou, ses enfants chéris et proches fidèles. Le bois est le domaine réservé à Henri Djombo et certains généraux, les mines à Pierre Oba, le Trésor public et les services assimilés aux autres courtiers du pouvoir.
Le CHU de Brazzaville est le terrain de mère Antou et quelques enfants du chef de l’État qui perçoivent directement 30 % des recettes. Une mafia à laquelle le dernier directeur général canadien n’a pu mettre fin malgré sa bonne foi.
La situation est facile à régler si le dictateur tape du point sur la table, mais il priverait sa femme et ses enfants d’une source de revenus sûre. A Antoinette Sassou Nguesso, on la voit souvent avec sa fondation venir en aide aux populations, mais a néanmoins le cœur à s’enrichir sur leur santé.
Dans un pays sérieux ou les conflits d’intérêts ne priment guère, le problème du CHU serait résolu depuis en faisant juste valoir l’autorité de l’État. Que peut-on attendre quand même le personnel de cet hôpital nargue ceux qui tentent de le redresser. « Yé moko Sassou aliaka mbongo ya CHU na mwassi, na banas na yé » laisse-t-il entendre.