Brazzaville : La passerelle de la honte au quartier Le Bled à Mfilou

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Pour franchir la rivière Tsiémé qui s’étend sur huit quartiers, traversant la ville capitale sur huit kilomètres, afin de rallier le quartier Le Bled à Mfilou, il faut se risquer sur cette passerelle moyenâgeuse suspendue. Un ouvrage en planche, très étroit et branlant, connu pour sa dangerosité en cette période des pluies.

Au fond c’est une honte pour le Congo-Brazzaville et ses principes fondamentaux que sont la libre circulation des personnes, la liberté et la libre circulation des biens.

Les habitants du quartier Le Bled joignent parfois leurs efforts pour se déplacer d’un bout à l’autre des nombreux ruisseaux qui traversent leur quartier. Des petites passerelles construites à l’aide de matériaux inappropriés sont placées au-dessus des eaux…

Comme à la tombée de chaque pluie, la rivière Tsiémé sort de son lit. C’est devenu une habitude. Presque une routine. A chaque pluie succède une inondation. Et, à chaque inondation, un mur d’indifférence s’abat sur les riverains de la « Tsiémé » abandonnés à leur propre sort. Les services publics et les pouvoirs publics sont aux abonnés absents.

« Je me dis oui c’est vrai beaucoup de gens vont l’emprunter et c’est utile, mais c’est du gaspillage. Parfois on voit des choses insolites dans des lieux insolites et on se pose beaucoup de questions. Exemple de cette passerelle. La question qu’on doit se poser en cette période où l’assainissement préoccupe les riverains du quartier Le Bled, qui a fait cette étude, qui l’a autorisé et combien a-t-elle coûté », nous a confié un riverain qui a requis l’anonymat.

Difficile donc de faire le lien entre ces quartiers. L’avenir nous dira si cette passerelle de fortune permettra davantage qu’un simple passage entre deux rives pour recréer des liens entre les quartiers de Brazzaville. Car bien souvent, des parents s’adonnent à cette pratique dangereusement avec des enfants sous la main sans se soucier des lourdes conséquences.

Au regard de l’argumentaire brandit par les usagers qui s’adonne à cœur joie à mettre leur vie en péril et la gravité des accidents de circulations au quartier Le Bled, l’impact de cette infrastructure ne se limite pas à sa fonction pratique : elle incarne également le potentiel de transformation et de développement de Brazzaville.

Les ponts ne sont pas faits pour freiner, pour empêcher. Ils sont faits pour traverser. Vivement des engagements pour construire un nouveau pont à la hauteur du trafic observé dans ce quartier.

Ce pont deviendra sans aucun doute un lieu de rencontre et de circulation essentiel pour les habitants de la capitale congolaise, renforçant ainsi le lien entre les quartiers et favorisant la vie urbaine dynamique.