La semaine qui vient de s’achever a été marquée par un événement enrobé maladroitement de l’effet Streisand. L’opération séduction de Florent Ntsiba via Rodrigue Malanda Samba (RMS) et Poss mais ratée le 13 septembre 2025 au palais des glaces à Paris.
Récit et fabrique des hommes
Depuis les conflits de 1998, le département du Pool est traité par le pouvoir comme un espace à reconquérir symboliquement à défaut de le rétrécir comme Zéphyrin Mboulou et Collinet Makosso l’ont fait maladroitement (nous y reviendrons).
Après avoir donné 200 milliards de fcfa à Hellot Matson Mampouya sous couvert les deux années successives de l’enseignement, mais en réalité pour bousiller le docteur Guy Brice Parfait Kolelas qui avait de nobles idées pour le Congo, le pouvoir récidive . Il tente d’ imposer, RMS, nommé député, conseiller politique de M. Sassou (décret n°2024-2676 du 11 novembre 2024), et PCA du Figa. Peine perdue, la domestication du territoire par la représentation d’un « fils du pays » loyal au pouvoir central se confond.
Sa quadruple casquette en fait un outil de marketing politique du régime, à la fois visible, téléguidé, et territorialement implanté pour incarner la nouvelle vitrine frondeuse politique du pouvoir dans le département du Pool. Mais à trop incarner, à trop parler, à trop se déployer, RMS brouille tous les registres. Qui trop embrasse mal étreint! Il n’est assurément pas une figure démocratique. Il est le symptôme d’une république de la confusion, où : 1) Les fonctions s’empilent sans contrôle ; 2) Les textes sont utilisés comme accessoires de mise en scène (décrets, nominations) ; 3) La loyauté prime sur la légalité ; 4) L’action publique devient le prolongement d’un projet privé de carrière politique.
Un homme, quatre fonctions, zéro garde-fou
Une tendance lourde traverse la gouvernance congolaise : la montée en puissance du cabinet présidentiel comme centre de gravité politique, supplantant souvent les ministères. Loin d’être un simple organe de conseil, le cabinet devient un gouvernement parallèle, structuré en « départements », où chaque conseiller agit comme un ministre masqué. Dans cette logique, RMS, conseillé par Florent Ntsiba a crû prendre la place du ministre de la justice Bininga, de l’Intérieur Mboulou, des affaires étrangères Gakosso et Sassou ainsi que celui de l’ambassadeur Adada. En effet, au cours de sa rencontre organisée le 13 septembre à Paris avec 274 personnes ( parents, des dizaines de Brazzavillois qui l’ont accompagné et autres moyennant argent) et non plus de 500 puisque, la capacité de la grande salle des glaces est de 500 places mezzanine inclus qui était vide. RMS, soi-disant, ancien des sciences-po, inquiète en feignant le rôle d’un conseiller politique du président de la République, qui est
tenu par un devoir de réserve. Sa fonction n’est ni partisane, ni diplomatique. Il ne peut en théorie engager de campagne politique publique, encore moins à l’étranger, sans violer les principes de neutralité de la fonction.
Son attitude évoque une diplomatie parallèle, une mobilisation partisane sous couvert de titre présidentiel, où l’État sert de tremplin à la conquête de parts d’influence dans la diaspora. L’image qui en ressort est celle d’un État privatisé, où la frontière entre fonctions publiques et agendas personnels est gommée. Ntsiba et ses moutons, devraient savoir que la sur-accumulation de fonctions exécutive, législative, administrative et partisane interroge même le sens de l’architecture républicaine. Dans un État de droit, ces rôles sont séparés pour éviter les conflits d’intérêts et assurer la transparence. Pire, en déclarant, qu’il assurera la sécurité des opposants qui rentreront au bercail alors qu’il n’a aucune légitimité constitutionnelle, ni les moyens de sa politique, RSM, se voit pousser les ailes, et croit remplacer, marginaliser ou redéfinir les prérogatives officielles, notamment celles des autorités citées ci-dessus. M. Sassou a-t-il pris une loi d’amnistie pour sortir Okombi Salissa , J.M.M.Mokoko et gracier les personnes qui sont à l’extérieur ? Sinon pourquoi parler ainsi ?
Il sied de rappeler à Ntsiba et collabos, que, en matière de relations avec les ressortissants établis à l’extérieur, seul le ministre en charge des congolais de l’étranger où les responsables des services en charge des congolais de l’étranger peuvent animer ces types de rencontres au titre de la protection diplomatique et consulaire.
L’instrumentalisation des conseillers de M. Sassou et leurs départements, permettent au pouvoir de court-circuiter les contre-pouvoirs institutionnels, d’éviter le contrôle parlementaire, et de récompenser les fidélités politiques par des fonctions indéfinies, mais fortement indemnisées.
En somme, ce n’est pas seulement la figure de RMS qui interroge, c’est l’écosystème qui le fabrique, le promeut, et le laisse opérer sans contre-pouvoir. Certes, RMS entretient Frédéric Bintsamou alias Ntumi via Ntsiba comme il l’avait déclaré autrefois, mais, se targuer d’être le garant de la sécurité des tiers, c’est de la dinguerie. Il ferait mieux d’arrêter d’abord le phénomène des bébés noirs, les humiliations et les injustices que subissent des tiers au quotidien. RMS appelle à l’unité et à bannir le tribalisme au lieu de conseiller cela à son patron qui place les membres du clan dans les postes clés. RMS est devenu amnésique, en oubliant que les garanties de protection promises aux Congolais qui rentraient de Kinshasa en mai 1999 se sont soldées par l’assassinat collectif de 353 compatriotes ( Affaire dite des disparus du Beach de Brazzaville).
RSM, Ntsiba et Poss, ainsi que leur patron Sassou se sont encore fourvoyés dans des manœuvres de séduction stérile. Et c’est reparti pour un tour! Les missions-coquilles-vides orchestrées par Florent Ntsiba sont des tonneaux des danaïdes qui ne rapportent rien, mais constituent un moyen de détournement et d’assèchement du trésor public. Et le Congo continue d’agoniser! Dans les pays sérieux Ntsiba et RMS devraient être démis. A suivre
Ghys Fortune BEMBA DOMBE