Congo : entre sécurité, pouvoirs mystiques et gestion des finances de l’Etat.

0
1252

La cacophonie perdure en république du Congo. Au système de sécurité totalement dépassé, s’ajoute la mystique dans la gestion des finances publiques avec la nomination du nouveau directeur de cabinet du ministre des finances et du portefeuille public : M. Paul Malié

L’échéance 2026 avance à grand pas et ce n’est pas l’organisation des REHFRAM à Oyo qui va redonner une quelconque vigueur à la République ! Peut-être l’arrivée de Paul Malié en qualité de directeur de cabinet permet-elle de redistribuer le jeu de cartes mais décidément toujours en faveur du même camp.

Avec la mort en 1998 du Makoko Pierre Miolami Wawa qui a régné pendant la guerre de 1997 s’est rouvert une page spirituelle sombre pour le Congo. La trahison de ce Makoko par Maurice Intsilambia faussement intronisé par le ministre de la culture Jean Claude Ngakosso en février 2005 à Itaba (150 km au nord de Brazzaville), venait en réalité récompenser ce grand féticheur septuagénaire, zélé de la cause ésotérique de M. Sassou Nguesso. En effet, pour obtenir la victoire en 1997 à Brazzaville, terre Batéké, il fallait obtenir l’approbation des mânes tutélaires de la Ville après celle de Lékana via les parents de Marcel Ntsourou et André Okombi Salissa.

Le fétiche du « Lion de la victoire » prêté par le Roi de Mbaya, M. Albert Dzon Mbintséné, oncle de Mathias Dzon n’était pas suffisant pour vaincre sur les terres de Mbé face à Miolami Wawa. Il fallait donc obtenir l’approbation des mânes des ngantsié relevant de la famille Ngamaba seule détentrice de ces pouvoirs sur le grand espace allant de la « montagne des chacals » (c’est-à-dire Moukondo) jusqu’à Mfilou-Kyéllé Tenard-Moungali-Poto-Poto-Ouenzé-Talangaï. Puisque la famille Ngamaba est princière de Mbé, elle a permis au régime de connecter Paul Malié qui en est devenu le régisseur après la mort de son grand-oncle Ngambio-Tsalakoua, successeur de Ngamaba. L’appel de ces forces résidant au lieu de la Basilique Saint-Anne au rond-point Poto-Poto est devenu difficile en raison de la construction de cet édifice à l’endroit exact de la tombe du Chef téké Impila-Manzanza (situé exactement sous la pierre d’autel), par le Templier Rose+Croix Roger Errell, Grand Architecte de la géométrie sacrée de Brazzaville à l’avantage des blancs.

Seuls Les arbres ‘’Moukondo’’ encore présents sur ces lieux témoignent de cette réalité occultée. Tout comme à la mairie centrale de Brazzaville, ou sur la « place rouge » Marien Ngouabi ou encore dans la rue Missakou dans le quartier Moukondo, se dressent les arbres aux mânes de Mfwa, gérés par la famille Ngambio. Ces arbres centenaires sont toujours dressés verticalement portant les nombreuses marques de conjuration ainsi que des objets de cultes discrètement déposés à leurs pieds. Ce sont des colonnes, des piliers Djed, entièrement fonctionnel, que la quasi-totalité des francs maçons congolais n’arrivent ni à comprendre ni à gérer à ce jour, car ils ne naissent pas à ce monde pour vaincre leurs passions, ni soumettre leurs volontés à leurs devoirs pour faire des progrès vers la sagesse, loin s’en faut !

Les trois années de municipalisation accélérée de 2008, 2009 et 2010 de la ville de Brazzaville qui devaient offrir enfin les clés mystiques n’ont pas permis, d’extrême justesse, au chef des grands travaux du régime Jean-Jacques Bouya de capturer et ramener la petite sirène tutélaire des lieux susnommés à laquelle Ngambio rendait culte. Le 5 février 2005 déjà la pose de la première pierre du mausolée De Brazza (sur la tombe de De brazza) avait été conduite par Maurice Intsilambia à la demande du Professeur Deltamo Pirzzio-Biroli, président de la Fondation Pierre Savorgnan de Brazza, en présence de Denis-Sassou-Nguesso, de Jacques Chirac et d’Omar Bongo. Le rituel, quoique poussé à son extrême avec les agapes nocturnes au palais du gouvernement n’ont pas permis non plus de capturer la grande sirène Mamiwata qui règne sur l’ensemble du bassin du Congo à cause de l’orgueil et la violence autour du trône contre Auguste Nguempio pourtant légitime Makoko reconnu par la reine Ngalifourou au grand dam de Maurice Intsilambia soutenu par le général Florent Ntsiba « Impia » et le régime.

Le cabinet et les routines anciennes.

La connexion entre Paul Malié et le Ministre Christian Yoka s’ouvre donc sous des perspectives ésotériques complexes, où le Père Aimé Emmanuel Yoka joue sa partition en raison de ses affinités avec les ressortissants batékés de Brazzaville via Vindza dans le nouveau département Djoué-Lefini. Il en fut « élu » député deux fois malgré l’opposition d’ Isidore Mvouba et Cie. Ces derniers avaient perçu le dépouillement des totems Teké par Emmanuel Yoka pour renforcer le pouvoir de M.Sassou et non pour développer la zone où il évolua autrefois.

Paul Malié, ancien Directeur des études et de la planification auprès des six derniers ministres des finances est doté d’une « inviolabilité » dans son règne grâce à la très haute protection dont il jouit. Ses travaux de respectable frère ont aussi aidé à conforter sa position par rapport aux grands argentiers successifs. Reste à savoir quelle portion congrue sera finalement réservée au travail proprement dit en matière de finances publiques et de budget ?
Il y a fort à parier que la sélection de Paul Malié vise à perpétuer le statu quo, à faire comme si rien n’avait changé, alors que les annonces faites par Donald Trump en matière d’énergie et d’inflation démontrent que les hypothèses fondatrices de la Loi de Finances 2025 sont d’ores et déjà caduques.

En effet, Raoul Ominga, Bruno Jean Richard Itoua, Jean Claude Ngakosso, Françoise Joly, Jean Jacques Bouya, Louis Marc Sakala et Cie qui négocient des levées de fonds et autres dettes au Moyen Orient, au Kazakhstan, à Chypre, etc., doivent bâtir des stratégies économiques sérieuses et réalistes. Raoul Ominga devrait se gêner en se retenant de « cadeauter » un ex-député qui a mobilisé en salle à coup des billets de banque dans l’espoir de revenir aux affaires en 2026 alors que dans le même temps l’électricité est indisponible ainsi que l’eau en raison de l’arrêt des stations de pompage ; les stations de carburants sont vides ; le prix des transports explose ; les passeports sont indisponibles ; les hôpitaux manquent des fournitures les plus élémentaires.

C’est triste l’ignorance et la méconnaissance d’un monde qui change sous nos yeux avec les coûts de l’énergie qui vont baisser et l’inflation qui va être maîtrisée. Les conséquences de l’arrêt des violences en Israël, en Ukraine et les forages tous azimuts décidés par Donald Trump sont des alarmes rouges. De même, Louis Marc Sakala qui vient d’être nommé au Conseil d’administration du réseau de régulation numérique de l’UIT et combiné aux missions ponctuelles que lui confie M. Sassou, devrait avantager les Congolais par exemple en leur donnant des bourses via l’Arpce et se battre avec Juste Léon Ibombo pour que le Congo soit présent au grand forum du numérique organisé par Emmanuel Macron ou sont conviés plusieurs chefs d’États Africains et délégations du 10 -12 février 2025.

Bref, les congolais n’ont plus besoin de la politique bidon mais de la gouvernance économique fiable pour sortir le pays de la crise systémique. Les dignitaires de la République peuvent s’inspirer de la gouvernance de Joseph dans la Bible (Genèse 41), gouvernance axée autour de la protection de l’avenir harmonieux et du bien être, du pardon, de compassion, d’empathie. Un collectif budgétaire est à prévoir pour fin février et des véritables stratégies afin de prendre des précautions.

(Dans notre prochaine publication, Implosion de la triade sécuritaire et gangrène aux finances).

Ghys Fortune BEMBA DOMBE